En raison de la crise du Covid-19, de nombreux occupants de logements sociaux ont eu des difficultés à payer leurs loyers. La mairie de Bobigny a ainsi décidé d’annuler leur paiement en avril dernier pour 4 000 ménages vivant dans des HLM. À noter que le loyer représente un enjeu majeur pour toutes les villes françaises.

L'emplacement d'un bien est un facteur essentiel sur le marché de la location et a fortiori dans le domaine de l'assurance habitation. En effet, ce critère influe significativement sur le loyer, déterminant à son tour la prime fixée par l'assureur. Ainsi, le budget des ménages vivant en zones tendues est particulièrement sensible aux fluctuations des prix dans le secteur.
Face à la crise actuelle, certaines villes ont pris des mesures pour soulager les locataires de leurs dettes. Toutefois, ces initiatives restent insuffisantes par rapport aux effets de la pandémie sur la population. De ce fait, le logement est désormais au centre des débats pour les prochaines élections municipales.
Quelles sont les principales problématiques en matière de logement ?
Selon des études récentes, Lille est actuellement l'une des agglomérations les plus polluées de l'Hexagone. Les Hauts-de-France détiennent également le statut peu flatteur de zone la plus polluée à l'échelle des régions. Cette situation a évidemment un impact décisif sur la manière d'aborder la question du logement au niveau de la commune.
Outre la thématique écologique, Lille doit gérer le problème de la disponibilité sur le marché locatif. L'offre y est souvent supérieure à la demande. En 2017 par exemple, la ville comptait environ 16 000 individus à la recherche d'un logement alors que seulement 8 000 biens étaient disponibles. Cette différence entraîne inévitablement une inflation dans le secteur immobilier.
Dans ce contexte, les candidats aux prochaines municipales sont obligés de développer leur stratégie en tenant compte de la spécificité de la problématique du logement dans la ville. L'écologie s'impose comme le problème le plus urgent à résoudre. La régulation des prix sur le marché de l'immobilier est également importante pour la population et les candidats à la mairie.
La mixité dans les quartiers est aussi, dans une certaine mesure, un sujet de débat récurrent durant les campagnes pour les élections municipales. Certains candidats envisagent même d'augmenter le taux du parc social de la ville à 70 %.
Le parc social se retrouve au centre des débats
À Saint-Denis, les logements sociaux représentent environ 40 % du parc locatif global. Ce taux a longtemps été associé aux autorités locales. Certains candidats aux municipales misent ainsi sur le maintien de ces chiffres pour séduire les électeurs.
D'autres, en revanche, souhaitent se démarquer en cessant de prioriser les logements sociaux et en s'ouvrant davantage aux classes moyennes. Cette démarche est susceptible à terme d'entraîner la gentrification de la ville, selon les spécialistes.
Or, Saint-Denis risque déjà de subir une hausse des prix avec le développement du Grand Paris Express et l'organisation des Jeux olympiques de 2024. En effet, ces deux projets impliquent nécessairement une revalorisation de l'ensemble du parc locatif de la commune.
Le Grand Paris Express se traduit concrètement par la fluidification du trajet entre la ville et le centre de Paris ainsi que la mise en place de la nouvelle gare de Pleyel. Ainsi, les Parisiens seront de plus en plus intéressés par les logements dans cette zone. Eu égard à ces facteurs, le prix au mètre carré risque d'augmenter de 30 % d'ici quatre ans, d'après les analystes.
En tout cas, l'avenir du parc social alimente les débats entre les candidats attachés à la tradition populaire de la ville et les fervents partisans du changement.