En dépit de la crise sanitaire, le marché immobilier demeure solide. Stéphane Desquartiers, à la tête de La Maison de l’Investisseur, un réseau d’agences immobilières, a notamment déclaré que le nombre de ventes annulées en raison de la pandémie est minime. Par ailleurs, il estime que les prix ne sont pas près de diminuer. Explications.

La Maison de l'Investisseur a enregistré une reprise des transactions depuis la fin du confinement. Cependant, les chiffres restent 30 % inférieurs à ceux de 2019. Stéphane Desquartiers note qu'affectés fortement par la crise sanitaire, les cadres et les professionnels libéraux évitent de se lancer dans des projets immobiliers. Comment cette situation s'est-elle répercutée sur le secteur de l'assurance habitation ?
Quoi qu'il en soit, les investisseurs reviennent progressivement, constatant qu'il existe des opportunités à ne pas manquer. Par exemple, la plateforme SeLoger présente actuellement pas moins de 180 studios disponibles à l'achat dans le XVème arrondissement de Paris, soit trois fois plus par rapport à janvier dernier.
Les prix sur le marché immobilier seront maintenus
Les conséquences de la crise sanitaire ne sont pas toutes néfastes. Selon Stéphane Desquartiers, elle a ramené un certain équilibre sur le marché immobilier en France :
En 2019, le marché était devenu « fou » avec des biens partant en moins de 24 heures à des prix stratosphériques. La crise sanitaire remet les pendules à l'heure. Au début de l'année, à Paris, les résidences des années soixante se vendaient presque au même prix que les immeubles haussmanniens. Ce type d'aberration a disparu. […]
Par ailleurs, le président de La Maison de l'Investisseur maintient ce qu'il a avancé durant le confinement. Concrètement, il affirme que les prix ne reculeront pas malgré la baisse des transactions, car les fondamentaux demeurent sains :
En zone tendue, comme à Lyon, Bordeaux ou Paris, ils devraient stagner pendant deux ou trois ans. Avec la crise économique qui se dessine, nous allons perdre 25 à 30 % d'acheteurs sur un an glissant, mais il en reste !
Le dirigeant s'inquiète davantage concernant l'immobilier neuf. En effet, il existe actuellement une pénurie de biens dans ce segment.
Les banques ferment le robinet du crédit pour les locataires
Bien que calme, le marché immobilier est toujours aussi porteur d'après Stéphane Desquartiers. Ce dernier observe qu'il s'agit de l'unique placement qu'il est possible d'acheter à crédit et qui contraint à épargner :
[…] Cela permet aux gens plus cigales que fourmis – et ils sont nombreux – de se constituer un capital dans lequel ils puiseront une fois à la retraite.
Anticipant les opportunités à saisir, les investisseurs commencent à entreprendre de nouvelles recherches. Le président du réseau d'agences immobilières souligne toutefois :
Pour autant, nous n'observons pas de phénomène de fuite vers la pierre comme en 2008. Les épargnants ne vident pas leurs contrats d'assurance-vie pour acheter des appartements. Il faut dire que les conditions de crédit se sont durcies.
En effet, deux tiers des banques n'accordent plus de prêt aux personnes qui occupent un logement loué à titre de résidence principale lorsqu'elles projettent d'investir dans l'immobilier. Par ailleurs, la totalité des établissements financiers est contre l'idée de dépasser le taux d'endettement de 33 %. Or, quand le reste à vivre est confortable, il est possible d'aller légèrement au-delà de ce seuil, comme l'a expliqué Stéphane Desquartiers.