D’après un récent sondage Ifop, 48 % des étudiants français âgés de 17 à 23 ans pensent que leurs parents ne seront pas en mesure de payer leur logement s’ils s’inscrivaient dans une université sise hors de leur région. Le lieu de résidence familial tend ainsi à conditionner le choix d’orientation de plus de la moitié de ces jeunes.

En France, un ménage sur deux est incapable de payer un logement à ses enfants si ceux-ci poursuivaient des études en dehors de leur région. C'est ce que révèle une étude Ifop. Dans le cadre de ce sondage, 1 000 Français de 17 à 23 ans ont été questionnés sur leur rapport à l'avenir et leurs choix d'orientation.
48 % des répondants ont estimé que leurs parents n'ont pas les moyens de financer leur déménagement dans une autre région afin de continuer leurs études. Les résultats de cette étude commandée par l'association Chemins d'avenirs et la Fondation Jean-Jaurès ont été rapportés par Franceinfo le 20 novembre dernier.
Des freins de toutes sortes à la mobilité des étudiants
Comme l'indique l'étude, 31 % des jeunes admettent avoir déjà renoncé à un cursus universitaire, car l'établissement en question était situé trop loin du domicile familial. 52 % affirment par ailleurs que le lieu de résidence de leur famille a dicté leur choix d'orientation.
Toutefois, il ne s'agit pas seulement d'une question financière selon Salomé Berlioux. Cette dernière préside l'association Chemins d'avenirs.
Chargée par le ministère de l'Éducation nationale de diriger une réflexion sur la jeunesse des villages, elle opine que les jeunes Français sont également confrontés à un blocage d'ordre psychologique :
« À résultat académique équivalent à l'échelle nationale, les jeunes des territoires ruraux et des petites villes vont souvent avoir tendance à s'autocensurer au moment d'imaginer leur avenir ailleurs. Car lorsqu'on n'a pas l'habitude de fréquenter un autre territoire que le sien, cela fait peur. »
Une situation affectant particulièrement les étudiants issus des zones rurales
Bien avant les questions liées à la charge locative ou à l'assurance habitation étudiant, le problème réside dans la mobilité même des jeunes dans l'Hexagone. Dans les zones rurales, 56 % des étudiants considèrent que leurs parents n'auront pas les moyens de payer leur logement s'ils s'installaient loin de leur région. Quant aux jeunes originaires des milieux urbains, ils sont 46 % à le penser.
Pourtant, comme le note Salomé Berlioux :
« La question de bouger va se poser pour les jeunes ruraux à l'heure de faire leur choix d'orientation, à 15 ou à 18 ans. Alors que les jeunes urbains pourront rester chez leurs parents au moment de leurs études supérieures. »
Les pouvoirs publics sont résolus à changer cette situation. C'est la raison pour laquelle la présidente de l'association Chemins d'avenirs a été mandatée par Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, pour identifier les difficultés rencontrées par les jeunes dans les villages et les petites villes. Salomé Berlioux doit remettre le rapport y afférent au début de l'année prochaine 2020.