En 2017, Londres a exigé la réhabilitation de la sécurité incendie des bâtiments de logement en Grande-Bretagne. Une décision prise après que la tour Grenfell ait été détruite par un incendie meurtrier. Jusqu’à maintenant, la note qui en découlait a été payée par les propriétaires. Désormais, les industriels et promoteurs devront la prendre en charge.

L’exécutif britannique tente de calmer la colère des propriétaires locaux d’immeubles d’habitation

Le 14 juin 2017, la tour Grenfell, à Reading (Angleterre), s'est embrasée, faisant 72 morts parmi les occupants. L'origine du drame résiderait dans les panneaux d'isolation placés dehors. Supposés ignifugés, le feu s'est tout de même répandu. Apparu au quatrième niveau, il a vite consumé la totalité de l'immeuble. Voulant éviter qu'un tel épisode ne survienne à nouveau, l'Exécutif britannique a pris une décision dès le 15 juin 2017. Il a alors réclamé l'examen, ensuite la réhabilitation des revêtements présentant des défauts de l'ensemble des tours du Royaume-Uni.

Sans aucune opposition, la population a approuvé la décision. En revanche, elle alourdit les dépenses des propriétaires des logements.

Des milliers de propriétaires en cause

Or, les Britanniques comptent par milliers les concernés. Plusieurs bâtiments requièrent en effet d'importants travaux et ne respectent pas les normes de sûreté :

  •  Plus de 1 000 pour ceux s'élevant sur 18 mètres ou moins ;
  •  1 700 pour ceux de 18 mètres ou plus.

D'abord, le gouvernement a rassemblé 6 milliards d'euros pour financer les travaux des structures de plus de 18 mètres. Ce qui a provoqué l'ire des propriétaires d'immeubles moins grands. Le ministre du Logement, Michael Gove, a ainsi décidé d'élargir l'initiative gouvernementale. Il prévoit de faire supporter les frais découlant de la mesure susmentionnée par les sociétés et les promoteurs immobiliers.


Pour information, les propriétaires des bâtiments ont reçu sans préavis des factures montant à 240 000 euros pour les plus élevées. De surcroît, les charges relatives à ces biens se sont fortement amplifiées. Avant le début des travaux, les plus à risque ont été mis sous contrôle 24h/24.

Avec ces coûts généralement très élevés, les propriétaires ne peuvent quasiment plus vendre ces appartements. Ce qui les contraint à toujours les assurer. Pour modérer les dépenses liées à cette situation, ils peuvent comparer plusieurs devis assurance habitation avant une nouvelle souscription.

Les travaux pour la sécurité incendie seront financés par des promoteurs

Dans ce contexte, 53 % des bâtiments concernés proviennent de 19 promoteurs et sociétés du secteur immobilier. Ces acteurs ont, d'après le ministère britannique du Logement, engrangé 1,5 milliard d'euros de bénéfice en 2021. Le département estime en conséquence :

Il y a plein d'argent dans le système.

Au début avril prochain, l'année fiscale sera clôturée en Grande-Bretagne. Michael Gove a prévenu qu'il taxerait durement les sociétés qui refuseraient d'ici là de :

  • Mettre en place un plan de financement ;
  • Payer la note des travaux.

À condition bien sûr que ses équipes identifient les rebelles. Pour apaiser le mécontentement de milliers de propriétaires britanniques, le ministre a promis :

Nous ferons payer l'industrie pour résoudre tous les problèmes restants et aider à couvrir l'éventail des coûts auxquels sont confrontés les propriétaires. Ceux qui ont fabriqué des revêtements et des isolants combustibles, dont beaucoup ont fait d'énormes profits au plus fort de la pandémie : maintenant ils doivent payer, en lieu et place des propriétaires.