Parmi les 149 propositions de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), 146 ont été retenues. Le logement est largement concerné par les recommandations avancées. Par exemple, d’ici 2040, les bâtiments devront obligatoirement faire l’objet d’une rénovation énergétique globale. Cet objectif s’aligne avec la baisse des rejets de gaz à effet de serre de 40 % minimum, visée pour 2030.

La rénovation énergétique des logements détient une place majeure dans le plan de relance économique de l'Hexagone. La nouvelle ministre chargée du Logement, Emmanuelle Wargon, a récemment déclaré que 4 à 5 milliards d'euros seront alloués au bâtiment et à la rénovation. Les effets de ce soutien financier se feront-ils ressentir jusque dans le secteur de l'assurance habitation ?
Le 8 juillet dernier, durant la passation de pouvoir, Emmanuelle Wargon a indiqué que l'exécutif s'appliquera à suivre la feuille de route tracée par la CCC pour le logement, notamment concernant la rénovation énergétique. Elle ajoute qu'il est nécessaire d'accélérer sur ce point et de multiplier les investissements en la matière.
Des mesures salvatrices pour le secteur du bâtiment et de la rénovation ?
La mise en œuvre des idées de la CCC peut permettre de multiplier par deux le nombre d'équivalents temps plein (ETP) bénéficiant d'un soutien dans le secteur du bâtiment et de la rénovation d'ici 2022. Ainsi, jusqu'à 278 000 travailleurs seront concernés. C'est ce qu'a révélé le WWF (Fonds mondial pour la nature) dans un rapport publié le 10 juillet dernier. L'organisation explique :
L'augmentation du rythme des rénovations permettrait de doubler à nouveau les ETP soutenus entre 2022 et 2030, pour atteindre 406 000 ETP en 2030. Ce scénario permettrait d'atteindre 36 milliards d'euros de valeur ajoutée par an en 2030, soit 30 % de la valeur ajoutée par l'ensemble du secteur de la construction en 2019.
Toutefois, ces perspectives impliquent un surcoût. En effet, le gouvernement devra y allouer 11 milliards d'euros annuels supplémentaires, contre 4 milliards d'euros actuellement. Pour atteindre les objectifs fixés, un grand nombre de rénovations énergétiques globales devra être effectué. En même temps, des artisans devront être formés pour couvrir la demande. Le WWF France recommande ainsi l'instauration d'un palier intermédiaire établi à 4 milliards d'euros supplémentaires par an pour la période 2020-2023. Par la suite, le montant augmentera progressivement jusqu'à atteindre 11 milliards d'euros annuels en 2030.
Les collectivités territoriales sont mises à contribution
La participation des collectivités territoriales est aussi requise pour accélérer la rénovation énergétique en France. Le 30 juin dernier, 11 conventions territoriales sont ressorties du comité d'orientation du programme Service d'accompagnement pour la rénovation énergétique (SARE). Certaines d'entre elles ont déjà été validées tandis que d'autres feront l'objet d'un vote d'ici le 31 juillet prochain.
Portant sur 9 régions, ces conventions prévoient la mobilisation de 100 millions d'euros supplémentaires pour étoffer les 150 millions d'euros alloués par les collectivités territoriales aux certificats d'économie d'énergie pour les trois années à venir. Grâce à cette mesure, des informations et des conseils seront fournis à plus de 1,7 million de foyers. Elle doit également permettre d'assister les travaux de 90 000 particuliers ou copropriétés et de réaliser plus de 70 000 audits énergétiques.
Néanmoins, le gouvernement ne compte pas s'arrêter là. Selon Emmanuelle Wargon :
L'objectif est désormais d'aboutir à une couverture par une convention de 100 % du territoire métropolitain d'ici la fin de l'année 2020, grâce à l'engagement à venir des régions Hauts-de-France, Normandie, Occitanie et Provence Alpes Côte d'Azur, ainsi que des départements franciliens du Val-d'Oise et des Yvelines. Le déploiement en outre-mer se finalisera au 1er semestre 2021.
Le 1er juillet dernier, la ministre a signé la convention du programme Action des collectivités territoriales pour l'efficacité énergétique (ACTEE 2) avec la vice-présidente de la FNCCR, Danielle Mametz. Ce programme prévoit 100 millions d'euros pour la rénovation totale ou partielle de près de 50 000 bâtiments.