Pour accroître l’habitat participatif à travers l’Hexagone, certaines villes ont décidé de réservé du foncier. Les projets y afférents demeurent toutefois extrêmement minoritaires dans le pays. Cependant, dans des secteurs à l’instar de l’Isère, ce mode d’habitat connaît un grand développement. Actuellement, ce département de l’Auvergne-Rhône-Alpes mène 62 projets relatifs à celui-ci.

L’habitat participatif reste encore insuffisamment répandu dans l’Hexagone

Depuis sept ans, la loi ALUR encadre l'habitat participatif. Un dispositif qui permet à des groupements d'individus de penser et de gérer leur bien immobilier de manière conjointe. Dès lors, chaque ménage dispose d'un immeuble privé mitoyen d'aires collectives partagées. Dans l'Hexagone, Habitat participatif France dénombre 900 projets liés à ce mécanisme. Ce qui représente 9 000 logements, dont 270 achevés. Pour l'heure, ces modes d'hébergement s'avèrent encore largement minoritaires, avec 0,024 % des propriétés dans le pays. Cependant, ils se développent de plus en plus. D'après Habitat Participatif France, ils ont en moyenne annuelle progressé de 18 % depuis 12 ans.


Un mode d'habitat qui concerne de nombreuses couches sociales

Habituellement, la notion d'habitat participatif est attachée aux soixante-huitards. Toutefois, cette tendance concerne plusieurs classes sociales d'âges variés, bien que d'après Ludovic Parenty, coordinateur national d'Habitat Participatif France :

On note une forte prédominance du public sénior dans cette forme d'habitat : entre 50 et 60 % de séniors, proches de la retraite ou à la retraite qui se demandent comment vais-je vivre plus tard ?

Le responsable commente qu'ils sont en quête de logements plus petits une fois que leurs enfants vivent ailleurs. Cette démarche a pour but d'éviter l'isolement :

C'est une alternative aux Ehpad qui permet de monter des projets intergénérationnels.

C'est notamment le cas d'une sexagénaire qui a voulu anticiper le problème de l'avancée en âge :

Je vivais dans un appartement avec un escalier. Mes besoins changent donc je change d'habitat.

Dans ce contexte, les devis assurance habitation liés à cette forme de logement continuent d'augmenter en France. Parmi les secteurs où celle-ci croît le plus, l'on trouve :

  •  La Bretagne, avec environ 130 projets dans les quatre collectivités départementales qui la composent ;
  •  L'Isère (Auvergne-Rhône-Alpes) qui recense 62 projets.

Le vivre ensemble détient une importance capitale pour le concept

Les raisons poussant ceux qui optent pour ce mode d'habitat : le vivre ensemble. Un habitué de cette alternative confie retrouver dans presque tous les projets une pièce collective. Généralement, il s'agit d'une grande salle où l'on peut manger ensemble, indique-t-il.

Résidant actuellement à Rennes, il déménage dans un autre habitat participatif dans un quartier proche du sien. Il cite alors les aires communes que contiendra son futur appartement :

  •  Un spacieux garage pour les bicyclettes ;
  •  Une surface pouvant être végétalisée ;
  •  Un préau ;
  •  Une chambre d'amis ;
  •  Une pièce d'activité ;
  •  Un atelier de bricolage ;
  •  Une buanderie.

De son côté, la présidente d'Habitat Participatif France, Odile Guillemot, réside au sein d'Anagram. Un habitat participatif établi depuis les années 1990 à Villeneuve-d'Ascq. Pour son foyer, soutient-elle, se loger doit renvoyer à autre chose que s'installer dans une habitation. La responsable souligne ne pas se voir demeurer dans un bâtiment sujet à l'anonymat ou :

[…] Dans un lotissement avec des maisons isolées, chacun chez soi. […]

Elle désirait vivre avec des parents d'élèves de l'établissement scolaire fréquenté par ses enfants et des amis du quartier.