Plus d’une personne sur trois habite dans un appartement dans l’Hexagone, d’après une étude publiée récemment par l’Insee. Pour ce type de logement, l’accès à l’extérieur est le plus souvent limité. En cette période de confinement, cette situation s’avère incommodante, d’autant plus que de nombreux Français vivent actuellement dans des logements suroccupés comme le révèle l’enquête.

Les inégalités en matière de logement sont mises en exergue par le confinement

Les inégalités entre les habitats des Français sont entre autres perceptibles sur les marchés de l'immobilier et de l'assurance locataire. Cette différence se ressent davantage pendant le confinement instauré à cause de l'épidémie de coronavirus. En effet, durant cette période, tous les membres de la famille sont obligés de rester en même temps chez eux, et toute la journée.

Dans ce contexte particulier, l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) a mené une enquête concernant les conditions de logement de la population. L'étude a notamment révélé une forte proportion d'habitations suroccupées et de personnes isolées dans certaines zones géographiques.

Une conjoncture aggravant le phénomène d'isolement

Outre les problèmes de surface, l'étude menée par l'Insee a mis en lumière la solitude qui sévit durant le confinement. En effet, plus de 10 millions d'individus vivent seuls sur tout le territoire, soit 16 % des Français.


Parmi eux, 2,4 millions sont âgés d'au moins 75 ans. Le phénomène peut néanmoins être relativisé sachant qu'une partie de cette population (des seniors et des étudiants notamment) a rejoint des membres de leur famille avant la mise en place du confinement.

Les personnes âgées isolées sont généralement vulnérables, en particulier dans les zones rurales. Environ 13 % des 75 ans et plus vivent seuls dans une commune ne possédant pas de commerce d'alimentation à proximité. Ce chiffre atteint même 45 % dans certains départements tels que la Haute-Saône et la Meuse.

En plein confinement, le sentiment de solitude peut être accentué par certains paramètres comme le manque de moyens de communication. Pourtant, 12 % des Français ne peuvent pas accéder à Internet chez eux selon l'Insee. Ces ménages ne disposent pas de connexion à domicile, tous appareils confondus (ordinateur, portable et tablette).

Enfin, l'isolement tend à être plus marqué chez les individus souffrant de handicap et les plus précaires. D'après l'étude citée, 1,7 million de Français vivant seuls dans l'Hexagone se trouvent sous le seuil de pauvreté. De plus, 70 % des personnes isolées sont des bénéficiaires de l'AAH (allocation aux adultes handicapés).

Un problème concentré sur certains territoires

Selon la dernière enquête de l'Insee, 5 millions d'individus ont passé le confinement dans un logement suroccupé. Ce terme se traduit par l'insuffisance de la surface disponible par rapport à la taille d'un ménage. Un appartement ou une maison peut donc être considéré comme tel lorsque le nombre de pièces à vivre est inférieur à la norme en matière d'occupation.


Les disparités dans le domaine varient sensiblement en fonction de la composition des ménages. Ainsi, les logements suroccupés concernent environ 10 % des couples avec un ou des enfants âgés de moins de 10 ans. Cette proportion augmente à 25 % pour les foyers monoparentaux.

L'enquête révèle par ailleurs que les familles concernées par ce problème résident le plus souvent dans les grandes villes. En effet, un ménage sur quatre vivant dans un logement suroccupé se trouve dans une agglomération de plus de 100 000 habitants.

La suroccupation des logements est particulièrement importante dans les régions IDF (Île-de-France) et PACA (Provence-Alpes Côte d'Azur), touchant respectivement 12,7 % et 7,5 % des ménages dans ces territoires. Le problème tend par ailleurs à être plus fréquent dans les QPV (quartiers considérés comme prioritaires dans la politique de la ville).

Concrètement, une famille sur quatre occupe un logement suroccupé dans les QPV franciliens. En région PACA, ce taux s'établit à un foyer sur cinq. Le phénomène de suroccupation est également important dans les territoires d'outre-mer.