New York compte 8,6 millions d’habitants, dont les deux tiers sont locataires. La grève des loyers est donc un mouvement non négligeable pour les propriétaires et les autorités. En ville, le loyer d’un trois-pièces varie en moyenne de 2 500 à 4 000 dollars. Ainsi, les victimes de la crise n’ont plus les moyens de s’en acquitter.

La pandémie de Covid-19 a fortement affecté le pouvoir d'achat de nombreux Américains. Pourtant, les propriétaires comme les locataires doivent continuer de payer diverses charges liées au logement, dont les loyers, les impôts, les cotisations d'assurance habitation, etc. Les deux parties se retrouvent ainsi dans une situation délicate face aux retombées économiques de la crise sanitaire.
Dans ce contexte, des milliers de locataires new-yorkais réclament un gel des loyers. Ils sont d'ailleurs nombreux à être incapables de payer en raison de la baisse de leurs revenus ou de la perte de leur emploi à cause de l'épidémie. Ce type de revendication risque donc de se multiplier à l'avenir.
Des initiatives insuffisantes
En mars dernier, le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a décrété un moratoire sur les expulsions locatives jusqu'au 20 juin prochain. Toutefois, cette mesure ne fait que reporter le problème, selon les manifestants qui militent pour le gel des loyers.
Les Américains sont plus de 30 millions à s'être brusquement retrouvés sans source de revenus à cause de la crise du Covid-19. Ils n'ont donc plus les moyens de payer leurs loyers. Il est toujours possible d'envisager de demander un programme de remboursement. Cependant, cette démarche est loin d'être suffisante. Les locataires espèrent ainsi un soutien financier venant de l'État.
Outre les indemnités de chômage, le gouvernement fédéral a mis en place une subvention exceptionnelle pour aider les ménages les plus modestes victimes de l'impact économique de la pandémie. Toutefois, l'aide permet à peine de couvrir les dépenses indispensables (nourriture, produits de première nécessité, etc.). De plus, de nombreux bénéficiaires attendaient encore le versement de cette somme début mai 2020.
Des actions à la mesure de la situation actuelle
La revendication des locataires new-yorkais s'adresse autant aux propriétaires qu'aux pouvoirs publics. Nombre d'entre eux ont déroulé des banderoles en bas de leur immeuble, tandis que d'autres sont sortis sur le perron pour brandir leurs messages de protestation.
Certains ont également décidé de manifester en voiture devant la maison du gouverneur Andrew Cuomo, à Albany. Outre un moratoire sur les loyers, ils demandent un soutien financier pour pouvoir surmonter la période de crise. En somme, ils réclament aux pouvoirs publics des mesures supplémentaires face à la situation actuelle.
D'après les observateurs, les États-Unis n'ont pas connu de telles manifestations depuis la récession dans les années 1930. Les locataires new-yorkais ont choisi la date du Outre un moratoire sur les loyers, ils demandent un soutien financier pour pouvoir surmonter la période de crise pour amorcer le mouvement afin de marquer les esprits. D'après les premières estimations de Housing Justice for All, près de 12 000 locataires issus d'une centaine d'immeubles y ont participé. Les protestants envisagent par ailleurs d'encourager l'organisation de ces actions à l'échelle nationale.