Les pouvoirs publics ont récemment pris des dispositions exceptionnelles pour soutenir les opérateurs économiques affectés par l’épidémie de coronavirus. Les entreprises françaises en difficulté peuvent entre autres reporter le paiement de leurs loyers durant la crise sanitaire. Les locataires particuliers souhaitent également bénéficier de mesures similaires. Toutefois, le gouvernement n’a rien prévu dans ce sens jusqu’à présent.

En raison de la crise sanitaire actuelle, l'exécutif a décidé de prolonger la trêve hivernale de deux mois. Cette initiative permet notamment d'éviter de mettre certains locataires à la rue en pleine épidémie de Covid-19. Les familles concernées par ce dispositif sont ainsi préservées de toute expulsion jusqu'à fin mai prochain.
En revanche, aucune mesure concernant le report, voire la suspension, du versement des loyers n'est prévu pour l'instant. Les souscripteurs d'assurance locataire devront donc continuer de payer leur bailleur au risque de se faire expulser pour impayés à la fin de la trêve. Plusieurs associations réclament l'application de mesures exceptionnelles en la matière pour soutenir les particuliers en difficulté.
Une situation gérable entre particuliers
En mars dernier, le président de la République a annoncé l'application d'un report des loyers pour aider les entreprises touchées directement par l'épidémie de coronavirus. Les particuliers, de leur côté, ont bénéficié d'une prolongation exceptionnelle de la trêve hivernale. Ainsi, le dispositif qui devait s'achever le 31 mars dernier ne prendra fin qu'au 31 mai prochain.
Au lieu de reporter les loyers, l'exécutif a privilégié le maintien des revenus pour soutenir les particuliers. Concrètement, un chômage partiel est mis en place et pris en charge par l'État pour tous les salariés se trouvant dans l'incapacité de travailler à cause de la crise sanitaire actuelle.
Dans ce contexte, l'Anil (Agence nationale pour l'information sur le logement) incite les locataires à exposer leur cas à leur propriétaire, s'ils ont des difficultés à payer leur loyer. Ils pourront ainsi établir un plan d'apurement pour résoudre le problème. Il s'agit d'un accord amiable permettant de régler la dette locative sur quelques mois.
Un geste requis pour soulager les inquiétudes des locataires
Pour l'heure, le gouvernement n'a pas abordé la question des loyers des particuliers durant la crise sanitaire. Ainsi, ces derniers ne bénéficient ni de report ni de suspension de paiement. Pourtant, des requêtes sur le sujet ont déjà été formulées par plusieurs associations telles que la CNL (Confédération nationale du logement) et CLCV (Consommation logement cadre de vie).
Selon un communiqué de l'association nationale qui défend les consommateurs et les usagers, relayé par Le Parisien :
Face à la perte de leurs revenus, de nombreux locataires vont se retrouver sans toit, se mettant en danger ainsi que le reste de la population. D'autres devront s'endetter, les fragilisant davantage une fois la crise passée.
La CNL, de son côté, estime qu'il est inutile d'accabler davantage les locataires avec les problèmes de loyers durant la crise sanitaire actuelle. En effet, ils sont déjà suffisamment préoccupés par leur état de santé et celui de leur famille face à la progression de l'épidémie de coronavirus au quotidien.