Pascal Isoard-Thomas, directeur de l’association Alynea, s’inquiète de l’évolution du nombre de sans-abris à Lyon et pointe du doigt le système d’hébergement d’urgence. Selon lui, ce dernier n’est plus aussi fonctionnel qu’avant et les conséquences en sont catastrophiques. Néanmoins, M. Isoard-Thomas se veut optimiste et assure qu’il existe des solutions pour contrer la montée du sans-abrisme.

Lyon : des couacs au niveau du modèle d’hébergement d’urgence, le nombre de sans-abris explose

Seulement un peu plus de la moitié des sans-abris sont en hébergement d'urgence

Les rues de Lyon bientôt en saturation de personnes sans logements ? L'image est terrifiante à imaginer, mais n'a rien de vraiment irréel.

En effet, le directeur de l'association Alynea tire la sonnette d'alarme sur le fait que Lyon compte aujourd'hui près de 22 000 personnes sans domicile fixe.

Plus alarmant encore, seulement 12 000 d'entre elles ont accès à l'hébergement d'urgence. Autrement dit, les 10 000 restantes sont livrées à elles-mêmes.

Preuve que la situation devient même critique, les hébergements d'urgence sont aussi en saturation puisque seulement 23 % des sans-abris en hébergement ont pu accéder à un logement. À titre de comparaison, ce taux était de 63 % en 2015.


Il convient de noter la présence de femmes avec enfants parmi les plus démunis, dont la plupart ont fui un foyer conjugal oppressant et se retrouvent aujourd'hui désemparées.

Selon le dernier comptage effectué par le Samu Social 69, 333 enfants se trouvent actuellement en totale errance dans les rues de Lyon.

Construire plus de HLM

Lyon n'a pas pu échapper à l'inflation galopante, notamment au niveau des loyers. En moyenne, le mètre carré se loue désormais 15 euros, rendant l'accès au logement quasi impossible pour les ménages modestes qui ne peuvent débourser au-delà de 8 euros.

Afin de faire connaître aux sans-abris la joie d'utiliser un comparateur assurance habitation, M. Isoard-Thomas recommande la construction de logements sociaux supplémentaires.

Avec le nombre réduit de logements sociaux, lesquels sont censés être des logements tampons, les occupants de ces résidences ont plutôt tendance à prolonger leur séjour, mettant ainsi en péril le système de rotation.

Pour la construction de ces logements, le directeur de l'Alynea suggère de rénover les quelque 59 000 logements vacants recensés par l'INSEE.

À retenir
  • Le nombre de sans-abris à Lyon croît de manière très rapide.
  • Pour y remédier, le directeur de l'association Alynea recommande la construction de nouveaux logements sociaux.