En ce début d’année 2021, la tension reste forte dans la filière Immobilier. Pour le patron de l’agence immobilière Laforêt, cette situation s’explique par deux principales raisons. Depuis quelques années, la demande a connu une tendance en hausse. En parallèle, le nombre de constructions s’est écroulé, notamment sur les trois premiers mois de l’année.

Le marché immobilier reste tendu en 2021

Malgré les perturbations entraînées par la pandémie de Covid-19, les Français restent toujours enclins à l'idée d'une acquisition immobilière en 2021. Ainsi, le marché ne cesse de se tendre. Pour cause, le taux d'emprunt pratiqué actuellement par les banques favorise en partie les achats.

Concernant l'exercice 2020, la filière a bien résisté à la crise sanitaire. Pour le réseau Laforêt, les résultats ont même été prodigieux, affirme Yann Jéhanno, son patron. Ils ont réussi à enregistrer la deuxième meilleure performance depuis l'existence de l'agence, ajoute-t-il. Pour rappel, les opérations ont pourtant été suspendues pendant deux mois au cours de cette année.

Le stock de biens à vendre en chute

En ce mois de mai, l'entreprise est bien partie pour afficher une nouvelle année exceptionnelle. À ce propos, les agents immobiliers ont reçu un nombre record de mandats, mais aussi de requêtes en vue d'une estimation. En effet, les vendeurs réapparaissent sur le marché après avoir suspendu leurs projets en 2020. Cependant, les annonces immobilières en réserve restent à un niveau très faible. Entre janvier et mars dernier, Laforêt a même connu une baisse de 4 %.


D'après Yann Jéhanno, ce renforcement de la tension résulte de plusieurs facteurs. Il juge alors nécessaire de faire une rétrospective des quatre dernières années pour comprendre la situation. Selon le président de Laforêt, il s'agit des périodes les plus décisives en matière d'activité.

Entre 2017 et 2020, la pression a été remarquablement importante, explique-t-il. En effet, la demande s'est toujours intensifiée. En même temps, le Covid a restructuré le marché dans une certaine mesure. L'année dernière, les acheteurs se sont davantage penchés sur les logements dans les villes moyennes. Un phénomène qui impacte forcément le paysage de l'assurance habitation.

Baisse des constructions

Ainsi, la tension a augmenté en région, contrairement à la capitale. À Paris, l'agence Laforêt a comptabilisé 90 acheteurs par bien en vente vers décembre 2019. Fin avril 2021, cette valeur a chuté à 75. À l'échelle nationale, le ratio est en revanche passé de 10 à 19 acquéreurs par logement. Compte tenu de ces données, Yann Jéhanno annonce :

La pression ne fait donc que s'accroître. Tout part plus vite et cela aura un impact sur les volumes, sur les prix, sur les délais de réalisation et sur les marges de négociation.

Le responsable précise toutefois que ce n'est pas la seule raison au contexte actuel. Selon lui, l'autre raison se trouve :

[…] Dans la construction, qui alimente le réservoir de l'immobilier ancien.

Entre janvier et mars 2021, la Fédération française du bâtiment a relevé sur un an :

  • Un effondrement de 9 % sur les travaux enclenchés;
  • Une régression de 13 % pour les délivrances de permis.

Ainsi, plusieurs foyers se tournent vers les logements anciens.