Dans la capitale française, une pénurie risque fortement de se produire sur le marché immobilier. À défaut de rénovation, beaucoup de logements ne pourront plus être donnés en location d’ici quelques années. Ceux-ci portent sur les biens avec une grande consommation d’énergies. Appelés passoires thermiques, ils sont chassés par la loi Climat et Résilience.

Depuis quelque temps, une forte pression touche le marché parisien de la location immobilière. Dans les années à venir, la situation pourrait s'aggraver avec le risque de pénurie, évoqué par les experts. En effet, le parc immobilier privé de la Ville lumière pourrait bientôt être confronté à la disparition de ses habitations énergivores. Sur ce point, 200 000 logements seraient étiquetés G, selon l'échelle de DPE (Diagnostic de Performance Énergétique), dans la capitale.
Dans ce contexte, l'on rappellera que la loi Climat et Résilience est entrée en vigueur l'été dernier. Désormais, les propriétaires des habitations dites passoires thermiques doivent se conformer à un cadre juridique plus strict.
De nombreux propriétaires rechignent à rénover leur logement
La loi Climat et Résilience interdit par exemple la location de biens classés F à compter de 2028. Pour ceux mis dans la catégorie G, la proscription s'appliquera d'ici quatre ans. Les pires G, consommant annuellement plus de 450 kWh par mètre carré connaîtront le même sort dès janvier 2023. À partir de l'été de l'année prochaine, les propriétaires de ces logements seront aussi tenus de geler leur loyer. Autant de dispositions qui pourraient entraîner des répercussions sur l'activité des comparateurs d'assurance habitation pas cher.
Ces mesures visent à pousser les propriétaires à améliorer la performance énergétique des logements les plus énergivores. Un objectif décisif dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pour inciter à la concrétisation des opérations, les collectivités locales et l'État proposent des subventions. Cependant, les rénovations demanderont beaucoup d'investissement. Elles découragent ainsi plusieurs propriétaires.
Face à cette situation, la plateforme Se Loger anticipe déjà :
Un boom des mises en vente des passoires énergétiques.
Une crise immobilière se dessine dans la Ville Lumière
La banlieue à proximité de Paris est concernée par cette hausse. Pour Argenteuil, ces commercialisations progressent de 56 % en un an. De son côté, Boulogne-Billancourt affiche un taux de 38 %, soit 34 points de moins que la Ville Lumière.
Dans ce cadre, les passoires thermiques regroupent 25 % des appartements parisiens annoncés à la location ou à vendre. Pour arriver à cette conclusion, le Journal du Dimanche (JDD) a compilé des données recueillies auprès de sites spécialisés. Le quotidien s'est référé aux annonces publiées entre début septembre 2021 et le 10 novembre dernier sur :
- De Particulier à Particulier (PAP) ;
- Bien'ici ;
- Le Bon Coin ;
- Etc.
De manière détaillée, près de trois studios parisiens sur dix (29 %) s'est vu attribuer l'étiquette G ou F. Plusieurs logements d'architecture haussmannienne et des appartements moyens sont aussi concernés par ce classement. Pour certains spécialistes, la situation qu'on connaît actuellement pourrait être la cause d'une crise immobilière future dans la Ville Lumière.