Dans la province du Nouveau-Brunswick (Canada), les primes d'assurance habitation ont augmenté de 10 % à 30 % en seulement une année. Les assureurs justifient notamment cette hausse par la récente multiplication des catastrophes naturelles sur le territoire canadien. Les défenseurs des consommateurs s’insurgent contre cette pratique répréhensible et dénoncent l’absence de régulation dans le domaine.

Les primes d’assurance habitation ont augmenté au Canada après les inondations printanières

Les propriétaires canadiens ont été désagréablement surpris par la récente hausse de leurs primes d'assurance habitation.

D'après les spécialistes, cette augmentation des prix dans le secteur s'observe dans tout le pays. Cette tendance peut notamment s'expliquer par les inondations survenues au printemps dernier et la grande latitude des assureurs en matière de tarification.

Le Nouveau-Brunswick fait partie des régions les plus affectées par la crue printanière, avec près de 10 000 maisons touchées. De ce fait, les assureurs invoquent systématiquement cette catastrophe naturelle pour justifier leurs primes auprès des clients. Selon eux, les indemnisations versées aux sinistrés les auraient obligés à revoir leurs tarifs à la hausse.

Un secteur en manque de réglementation

Pour l'instant, l'assurance habitation n'est encadrée par aucune réglementation au Canada, contrairement aux primes d'assurance automobile.

D'après les spécialistes, les gouvernements n'ont pas défini de règles précises dans le secteur, car les propriétaires ont la possibilité d'adhérer ou non à ce type de contrat. Les conducteurs, en revanche, sont tenus par une obligation légale d'assurer leur voiture.


Toutefois, il est important de souligner la différence de nature entre ces deux types de contrats d'assurance. En effet, l'assurance habitation a pour vocation de protéger les biens immobiliers tandis que la couverture de l'assurance automobile englobe l'ensemble des dommages en cas de sinistre.

Quoi qu'il en soit, l'absence de réglementation dans le secteur empêche de limiter les augmentations de prix conséquentes comme celles constatées actuellement. L'augmentation du nombre de sinistres dans le pays tend par ailleurs à accélérer cette tendance à la hausse.

Selon la défenseure du consommateur en matière d'assurances, Michèle Pelletier, sur Radio-Canada :

« Il s'agirait d'une tendance qui se manifeste partout au pays. La majorité des compagnies d'assurance ont augmenté leurs primes au courant des dernières années. »

À défaut de système de régulation, les propriétaires sont vivement encouragés à comparer les primes appliquées par les assureurs présents sur le marché et à faire appel à un comparateur si possible.

Le consommateur peut aussi souscrire plusieurs contrats d'assurance auprès de différentes compagnies, s'il l'estime nécessaire.

Une tarification totalement libre

Vu les raisons invoquées par les assureurs canadiens, la hausse des primes dans le domaine de l'habitation risque aussi de toucher l'assurance responsabilité civile. De plus, en dehors de certaines offres comme l'assurance auto, les professionnels du secteur sont libres de fixer leur tarification. Ils peuvent ainsi augmenter les primes à leur guise. Michèle Pelletier a expliqué sur Radio-Canada :

« C'est que l'assurance habitation est une assurance qui n'est pas réglementée. Les assureurs peuvent décider [seuls], [en fonction] du nombre de sinistres et du nombre de demandes qu'ils ont reçues durant l'année. Ils peuvent donc augmenter les primes comme ils le veulent sans avoir à demander la permission à personne. C'est la loi du marché ».

Surpris par la hausse soudaine de leurs primes, de nombreux propriétaires résidant dans des régions comme le Nouveau-Brunswick ont décidé de porter plainte auprès du Bureau du défenseur du consommateur en matière d'assurances. Ils n'ont d'ailleurs aucun autre recours pour l'instant.

Le manque de réglementation dans le domaine inquiète les consommateurs canadiens, surtout les propriétaires. Ils craignent que les primes d'assurance habitation ne cessent d'augmenter à l'avenir. Comme le souligne un résident du Nouveau-Brunswick, relayé par Radio-Canada :

« Si un jour il y a un gros désastre qui se produit, il faudrait qu'il y ait des réglementations pour les encadrer [...] pour pas que tout le monde en paye le prix ».