En 2022, les ventes de maisons neuves et le nombre de particuliers ayant obtenu un permis de construire ont diminué de 27 % et 22 % respectivement. Ce décrochage est dû principalement à l'envolée des prix, elle-même attribuée à l'explosion des coûts des matériaux. Beaucoup de candidats à l'accession à la propriété ont ainsi été contraints de revoir leurs ambitions à la baisse, voire d'annuler leur chantier.

Les ventes de maisons neuves dégringolent sous la pression des coûts

La flambée des prix entraîne des annulations en masse

Depuis le début de l'année 2022, la plupart des équipements pour la maison ont vu leurs prix flamber. C'est le cas du carrelage et de la faïence murale (+25 à 30 %), du placo (+15 %) ou encore des sanitaires et éléments pour la salle de bains (+15 % à 25 % sur 2 ans). Afin de réduire la dépense et respecter leur budget, certains doivent réduire la surface, en supprimant une pièce, ou le garage.

Mais d'autres doivent tout bonnement renoncer à leur projet. En effet, en raison de la forte hausse du prix du bien qu'ils envisagent de construire, ils doivent solliciter un crédit immobilier plus important. Or,


Un financement supérieur à celui prévu est synonyme d'apport personnel plus conséquent et de taux d'intérêt moins attractifs.

Et cela sans compter les charges annexes à court et long terme, comme les impôts locaux, la prime d'assurance habitation, etc.

Les professionnels de la construction déplorent ainsi une nette augmentation des annulations. Certains annoncent même une baisse de moitié du nombre de maisons neuves vendues en 2022 en comparaison avec 2020.

Et la reprise n'est malheureusement pas attendue pour 2023.

La rénovation devrait compenser la baisse continue des ventes

Plusieurs facteurs vont continuer à peser sur le marché immobilier du neuf. D'une part, la Banque centrale européenne devrait poursuivre avec le durcissement de sa politique monétaire lancée à la mi-2022 afin de contrer les effets de l'inflation. En conséquence, les conditions d'obtention de crédits, notamment immobiliers, devraient se durcir cette année.

Fin octobre 2022, l'Observatoire Crédit Logement CSA fait état d'une décroissance supérieure à 10 % de la production annuelle de prêts.

Sur les 12 mois, le nombre de financements octroyés a reculé de près de 12 % après une progression d'environ 1 % un an plus tôt. Les foyers modestes sont encore plus durement pénalisés en raison de la diminution de leur capacité d'emprunt avec des taux d'usure toujours bas.


Les prix devraient également rester élevés, conséquence des problèmes d'approvisionnement en matériaux.

Les coûts de main-d'œuvre se maintiennent également sur une tendance haussière en France comme sur l'ensemble de l'Union européenne. Au deuxième trimestre 2022, les acteurs de la construction en UE ont relevé les tarifs horaires de 3,3 %. Enfin, l'entrée en vigueur de la RE2020 et autres nouvelles réglementations environnementales, devraient également alourdir les coûts des chantiers.

En 2023, la rénovation pourrait compenser le manque à gagner sur les ventes des professionnels du bâtiment. Faute de pouvoir déménager, et soutenus par les aides accordées par l'État, notamment le dispositif MaPrimRénov, les Français se lancent massivement dans l'amélioration de leur habitat.

À retenir
  • Les ventes de maisons neuves ont enregistré une baisse de 27 % sur un an en 2022.
  • Les difficultés du marché sont dues à l'explosion du prix des matériaux et au durcissement des conditions d'obtention de prêts bancaires.
  • La rénovation devrait générer des revenus importants pour les professionnels du secteur.