En Nouvelle-Calédonie, l’offre de matières premières n’arrive plus à répondre à la demande, qui ne cesse de s’amplifier. Cet aspect inquiète les professionnels du bâtiment, à l’exemple du gérant de la société de construction HMC. Face au problème actuel, il sollicite la compréhension des clients, sans quoi l’exécution des chantiers s’annoncerait difficile.

L’accroissement des coûts de matières premières inquiète le secteur néo-calédonien du BTP

Comme en France métropolitaine, la Nouvelle-Calédonie connait une grande inflation sur le prix de nombreux matériaux de construction. Outre le bois, le plastique, le cuivre et l'acier figurent également parmi les concernés. Dans cette conjoncture, les importateurs tablent sur une amélioration de la situation pour l'acier d'ici décembre prochain. Concernant le bois, l'évolution se révèle en revanche bien différente. Selon les prévisions, la hausse des prix pourrait persister jusqu'en 2022.

Afin de modérer les conséquences de ces augmentations, le syndicat des importateurs réclame une prise rapide de certaines mesures. Le président du groupement professionnel, Laurent Vircondelet, évoque notamment l'aide au transport des marchandises, qui est en cours.


Des menaces de fermetures

Le responsable demande également l'interruption des pénalités de retard sur certains chantiers. D'après lui, cette sanction constituerait une charge en plus à supporter pour les sociétés concernées. Laurent Vircondelet annonce également qu'ils se réjouissent que le nouveau gouvernement ait été formé :

[…] En espérant qu'ils vont vite prendre ce dossier en main.

À noter que différentes menaces planent aujourd'hui sur l'industrie du bâtiment. Certains établissements sont confrontés à l'explosion des devis, d'autres risquent même la fermeture. Il s'agit d'une situation dont les retombées pourraient s'étendre jusqu'à la filière de la mutuelle pro BTP.

Concernant les causes de ces augmentations, elles sont de différents ordres. À ce titre, ce sont les réglementations européennes qui s'appliquent en Nopuvelle-Calédonie. Sachant qu'elles ne permettent pas l'importation de bois originaire d'Asie ou d'Amérique, seule la production locale fournit le marché. Pourtant, celle-ci peine à couvrir les besoins.

Par ailleurs, les experts parlent également d'un désordre international des marchés de matériaux.

Des devis établis avant l'alourdissement des prix

Didier Vernay décrypte par rapport à l'acier :

[…] Il y a des moyens de production qui ont été arrêtés, des usines arrêtées. […].

À l'heure actuelle, elles commencent à reprendre de l'activité, indique le directeur du site de SCET bois et fer. Il ajoute qu'en parallèle, les chantiers redémarrent partout, générant ainsi une forte demande. Pour lui, cela engendre des problèmes car :

[…] Aujourd'hui, on n'a pas la capacité de production en place. […]

Le cadre explique par exemple que pour l'achat de decks en bois, les prix affichent 20 % de majoration. Pour un profilé, il faut se préparer à 30 % d'augmentation, avance-t-il.

Manuel Henri fait alors face à une certaine problématique quant au financement de son prochain chantier. Pour cause, les devis ont été dressés avant la montée des coûts du bois. Ainsi, le gérant de la société de construction HMC affirme :

Pour les chantiers en cours, c'est compliqué, donc on espère que nos clients seront compréhensifs et pourront pallier cette hausse de prix […]

L'avancement des travaux en dépend, prévient-il.