L’Ademe a publié début juin un rapport sur les ventes de véhicules neufs en 2018. Comme chaque année, l’organisme a analysé le comportement d’achats des consommateurs français dans le secteur. Cette étude a notamment permis de constater le recul du diesel, la progression de l’électrique, mais aussi la popularité intemporelle de certains véhicules polluants.

D'après les chiffres publiés par l'Ademe, 2018 a notamment été marquée par une baisse significative des ventes pour le diesel. Cette motorisation continue ainsi sa baisse initiée depuis près de six ans. Affichant une part de marché de 47,3 % en 2017, le diesel ne représente désormais que 38,9 % des ventes.
Ce phénomène s'explique notamment par le rééquilibrage de la politique fiscale appliquée au diesel et à l'essence, incluant la suppression des bonus, l'alignement de l'imposition sur les deux types de carburants… À l'exception des fans de SUV, les acheteurs ont également tendance à privilégier les automobiles de petite taille, pour réduire les coûts d'entretien et de mise aux normes.
Des véhicules polluants mais indémodables
En parallèle avec ce recul du diesel, l'Ademe a également constaté la croissance continue des livraisons de SUV et de tout-terrains en France. Ces deux segments représentent près de 36,26 % des achats de véhicules l'an dernier, contre 32,37 % en 2017.
Conjuguée avec l'augmentation des ventes de l'essence, la grande popularité des SUV a un impact significatif sur le taux d'émissions de gaz à effet de serre des ventes totales de voitures neuves. L'organisme a ainsi constaté une hausse de 1 g de CO2/km par rapport à 2017.
En 2018, le niveau d'émission de CO2 atteint donc les 112 g/km. Ce phénomène va clairement à l'encontre des objectifs fixés en Europe. En effet, l'Union ambitionnait de réduire ce taux à 95 g/km en moyenne à l'horizon 2021.
En moyenne, les SUV et les tout-terrains émettent près de 119 g de CO2/km, tandis que les voitures de petite taille comme les berlines ou les minispaces produisent seulement 105 à 107 g/km. De ce fait, il est assez logique que ces véhicules lourds influent considérablement sur le niveau de CO2 émis par les voitures neuves en Europe.
L'Ademe tient ainsi à alerter les gouvernements locaux ainsi que la population sur ce phénomène inquiétant. L'organisme dénonce par ailleurs l'engouement des consommateurs pour les SUV et les tout-terrains ces dernières années.
Une légère progression des motorisations écoresponsables
Afin de bénéficier d'une assurance avantageuse, l'automobiliste a tout intérêt à respecter les normes en vigueur, notamment en matière d'émission de CO2. Dans ce domaine, les véhicules à motorisation thermique sont actuellement soumis à la norme Euro 6. Les propriétaires doivent donc prendre toutes les mesures nécessaires pour suivre les prescriptions des autorités européennes.
Toutefois, les dispositifs de dépollution indispensables pour se conformer à cette réglementation sont souvent plus complexes et plus chers pour les voitures diesel. Cette situation permet également d'expliquer le recul continu de ce segment. Ainsi, les modèles essence constituaient en 2018 près de 54,7 % des ventes, contre seulement 38,9 % pour le diesel.
D'autre part, sur l'ensemble du marché des véhicules particuliers, l'hybride non rechargeable représente 4,2 % des ventes, contre 1,5 % pour l'électrique et 0,7 % pour l'hybride rechargeable. En dépit des apparences, 2018 s'est révélée réellement positive pour les voitures écoresponsables.
En effet, les motorisations alternatives comptabilisent une croissance remarquable atteignant les 31,7 % pour les hybrides classiques, 22 % pour les hybrides rechargeables et 25 % pour les modèles électriques. Il s'agit ainsi d'une progression impressionnante par rapport à 2017.
La croissance des ventes pour ces véhicules provient notamment de la diversification de l'offre disponible sur le marché. Les incitations fiscales telles que la prime à la conversion ou le bonus écologique contribuent également à promouvoir ce segment.