Des pensions plus élevées ou un départ à la retraite plus tôt, les régimes spéciaux offrent des avantages indéniables aux bénéficiaires, dont les agents de la RATP. Des avantages qui pourraient leur être enlevés avec la réforme de ce dispositif. Les concernés ne comptent cependant pas accepter facilement cette situation. Explications.

Les agents de la RATP se sont réunis pour s’opposer à la réforme des régimes spéciaux

Une réforme prévoit la modification des régimes spéciaux de retraite dont les agents de la RATP bénéficient actuellement. Celle-ci touche principalement deux avantages octroyés à ces derniers : le calcul des pensions et l'âge minimum de départ à la retraite.

Les nouvelles modalités les concernant devraient être appliquées d'ici 2024. Mais pour pouvoir l'appliquer, le gouvernement doit faire face à la résistance des bénéficiaires.

Pour témoigner de leur volonté de garder ce régime tel qu'il est aujourd'hui, ces derniers n'ont pas hésité à mener une manifestation le vendredi 13 septembre dernier, ce qui a entraîné la perturbation des lignes de transport.

Une révision de la méthode de calcul des pensions

Si les agents de la RATP luttent pour préserver leur régime spécifique, c'est parce qu'ils en tirent plusieurs avantages. Le premier découle de la méthode de calcul des pensions. En effet, pour un salarié du secteur privé, le montant des pensions est équivalent à 50 % du salaire moyen perçu durant les 25 dernières années.

Il a également accès à une retraite complémentaire dont le montant varie en fonction des trajectoires de sa carrière
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Pour les agents de la RATP, le calcul se fait autrement. Ils bénéficient d'une pension équivalant à 75 % du salaire au taux plein perçu pendant les six derniers mois qui précèdent leur départ en retraite. Cette méthode de calcul s'avère avantageuse pour les salariés ayant pu évoluer au sein de l'entreprise ferroviaire.

La réforme que le gouvernement souhaite entreprendre vise un nouveau mode de calcul basé sur l'ensemble du parcours professionnel. Elle est dénoncée par les syndicats qui la juge défavorable pour les salariés.

La fin des départs anticipés

En dehors du calcul des pensions, cette réforme prévoit également de changer l'âge minimum de départ à la retraite appliqué jusqu'alors avec ce régime spécifique. Celui-ci permet actuellement aux agents de la RATP de faire valoir leur droit à la retraite entreprise dès l'âge de 50 ans. Ils sont ainsi répartis en trois catégories :

  • Les premiers ont la possibilité de partir en retraite à 50 ans et 8 mois. 
  • Le second groupe peut, quant à lui, prendre la retraite à 55 ans et 8 mois. 
  • Pour le reste qui constitue un troisième groupe, le départ à la retraite se fait à l'âge de 60 ans et 8 mois.
En moyenne, les agents de la RATP partent donc à la retraite à l'âge de 55,7 ans. En guise de comparaison, l'âge de départ à la retraite s'établit à 63 ans dans le secteur privé. Si la réforme est appliquée, l'âge de départ à la retraite sera augmenté de deux ans supplémentaires pour tous les bénéficiaires de régimes spéciaux.

Afin de s'y opposer, les syndicats de l'entreprise ferroviaire ont manifesté. La grève a entraîné la fermeture de 10 lignes de métro et la perturbation des transports franciliens.