Une nouvelle association réclame la légalisation de la conversion des véhicules thermiques à l’électrique. Appelée rétrofit, cette technique permet d’adapter ou de mettre aux normes une voiture existante en modifiant certaines de ses fonctions. Il est ainsi possible d’ajouter de nouvelles technologies sur un ancien modèle pour le transformer en électrique, à un coût raisonnable.

Une association vise à promouvoir la transformation des véhicules thermiques en électriques

L'association AIRe (Acteurs de l'industrie du rétrofit électrique) est essentiellement constituée de professionnels de la transformation automobile. Ils se sont notamment spécialisés dans la conversion des voitures thermiques vers une motorisation électrique. En raison de la complexité de la législation française, les experts dans ce domaine militent pour une légalisant du rétrofit.

Parmi les membres de l'association, plusieurs restaurateurs-transformateurs se sont fait connaître des passionnés en modifiant des modèles historiques comme les Coccinelles ou les 2 chevaux. Ils ont également travaillé sur de vieilles Jaguars ou des Minis. Parmi eux, Transition One se démarque par le côté pragmatique de son projet de reconversion, plus accessible au grand public.


Un projet prometteur dans le domaine

Transition One fait actuellement partie des Acteurs de l'industrie du rétrofit électrique les plus prometteurs. La jeune entreprise envisage en effet de convertir en série des modèles relativement anciens comme la Volkswagen Polo, la Fiat 500, la Peugeot 107 ou la Renault Twingo.

Pour 5 000 euros et en seulement quatre heures, ses techniciens équiperont ces voitures d'un moteur électrique de 50 kW pour une autonomie de 100 km. Les travaux de rétrofit réalisés par l'entreprise sont par ailleurs garantis deux ans.

Cependant, une autonomie théorique de 100 kilomètres représente tout au plus 80 km dans la pratique. Néanmoins, ce kilométrage peut suffire à la plupart des utilisateurs couvrant des petites distances au quotidien, du trajet maison-travail, en passant par le supermarché ou la crèche.

De plus, une petite autonomie implique une recharge rapide et un faible coût de la prise. Il n'est donc pas indispensable d'acquérir une wallbox à plus de 1 000 euros, il suffit d'avoir accès à une prise à fort ampérage.

Transition One offre ainsi une opportunité unique aux consommateurs au regard de la tarification des petites électriques neuves par les constructeurs. Par exemple, une Renault Zoé vaut 32 900 euros en entrée de gamme et la Citroën C-Zéro coûte près de 26 900 euros. Ces deux modèles équipés de batteries en propriété sont néanmoins reconnus pour leur bonne autonomie.


Transition One promet, pour sa part, un amortissement de l'investissement en environ trois ans et demi en tenant compte des économies de carburant et en matière d'entretien. Ces estimations semblent assez crédibles et restent avantageuses pour l'utilisateur.

Une demande de simplification des procédures

Le rétrofit est rarement inclus dans une simulation assurance en raison de son caractère quelque peu marginal et de la relative rareté des professionnels dans le domaine en France. C'est justement pour cela que l'association AIRe plaide pour la légalisation de cette pratique dans l'Hexagone.

L'association a été créée par plusieurs PME spécialistes de la transformation de véhicules thermiques en électriques. Souvent anecdotiques, leurs réalisations les plus marquantes consistaient à la conversion de modèles mythiques. De ce fait, ces restaurateurs-transformateurs étaient surtout connus des fans et d'amateurs d'histoire de l'automobile. Ils sont également freinés par les démarches administratives dans le secteur.

L'association milite actuellement pour être autorisée à se passer du traditionnel dossier d'homologation. En effet, ces formalités s'avèrent longues, complexes et chères. De plus, ils doivent la refaire pour chaque nouveau projet, affectant significativement leur rythme de travail.

Ces professionnels du rétrofit souhaiteraient pouvoir homologuer le bloc motopropulseur avec ses batteries par un dossier d'adaptation dédié à chaque modèle. La conversion ne devrait pas concerner la puissance, la répartition des masses ainsi que la structure et le système de freinage du véhicule. De ce fait, les autorités devraient, en principe, accéder à leur requête.

Bien que cette pratique ne soit pas interdite en France, les complications administratives et les frais liés ont tendance à décourager les professionnels souhaitant se lancer dans le rétrofit. Une fois ces soucis résolus, les transformateurs pourront s'inspirer de la filière des kits éthanol et mettre en place un véritable réseau avec des fournisseurs de batterie ou de moteur, des garages partenaires, etc.