Les autorités financières françaises demandent aux assureurs de procéder à la baisse du rendement des contrats de fonds en euros. Au cours de la conférence internationale organisée par la Fédération française des assureurs (FFA), Bruno Lemaire, ministre de l'Économie et des Finances, a affirmé qu’il est nécessaire d’adapter la rémunération en fonction du contexte actuel. Si nécessaire, les textes vont être modifiés en conséquence.

Une baisse de rémunération nécessaire
Avec un rendement moyen avoisinant les 1,83 % en 2018, identiques à celui enregistré en 2017, les contrats d'assurance-vie sont bien plus rémunérateurs que les autres placements, comme le très populaire livret A qui ne rapporte plus que 0,75 %.
Alors que le taux d'emprunt accordé par les banques et les organismes de crédit est très bas, voire négatif, il est impossible pour les assureurs de garantir une rentabilité à long terme à un tel niveau de rémunération.
Le Gouverneur de la Banque de France, Villeroy de Galhau, a ainsi demandé aux acteurs concernés de
« Contrebalancer la perte de rendement des placements effectués sur les différents contrats ».
Cette baisse doit intervenir le plus tôt possible et s'accompagner d'une diversification des produits pour éviter un éventuel effondrement du secteur.
Une révision qui se fera en douceur
« L'assurance-vie ne disparaîtra pas. Pour autant, maintenir les rendements à leur niveau actuel n'est plus tenable. Voilà pourquoi un réajustement des taux de rémunération est inévitable. Bien entendu, cette révision ne se fera pas d'un seul coup. Le but n'est pas de pénaliser les épargnants français, mais plutôt de faire des fonds en euros des contrats fiables et durables »
A expliqué le locataire de Bercy.
« La Loi Pacte vise à renforcer les investissements en unités de compte destinées principalement aux entreprises. Ainsi, il est possible de se désengager des fonds en euros qui sont des capitaux garantis moins rémunérateurs. Et si nécessaire, la fiscalité sera adaptée en conséquence »
A-t-il conclu.
L'objectif est d'orienter l'épargne des Français vers des investissements plus rémunérateurs et ayant un impact direct sur l'économie.
L'État pourrait donc profiter de la refonte en 2020 de la directive Solvabilité 2 pour inciter les assureurs à investir davantage en actions, qui sont plus rémunératrices, mais plus risquées.
Jusqu'ici, la majorité des fonds étaient placés dans les emprunts souverains et les obligations d'entreprises, lesquels sont aujourd'hui bien moins rentables.