Les trottinettes électriques s’imposent désormais comme des incontournables du paysage urbain. Au-delà de leur côté ludique, elles font partie des solutions alternatives contribuant à améliorer la mobilité dans les villes et à préserver l’environnement. Toutefois, selon des chercheurs américains, son succès récent a également entraîné une nette augmentation des accidents impliquant ce type de moyen de transport.

Les blessures causées par les trottinettes électriques auraient triplé en dix ans aux États-Unis

Les scientifiques américains tiennent à alerter l'opinion publique sur le danger représenté par les trottinettes électriques. Des recherches récentes sur le sujet ont en effet permis de constater une augmentation des blessures provoquées par ces moyens de locomotion.

Publié dans l'American Journal of Otolaryngology, cet article a notamment dénoncé l'imprudence des utilisateurs et surtout leur tendance à ne pas porter de casque.

Afin de recenser les accidents liés aux trottinettes électriques, l'équipe de scientifiques a traité des données enregistrées par le système national de surveillance électronique des blessures, entre 2008 et 2017. Ces informations ont par ailleurs été fournies par une agence non gouvernementale garantissant ainsi la fiabilité des résultats.

Les utilisateurs sans casque sont les plus touchés

Aux États-Unis, l'utilisation de trottinettes électriques aurait provoqué environ 32 000 blessures en moins de dix ans selon des recherches publiées dans l'American Journal of Otolaryngology.

Les incidents liés à ces moyens de locomotion tendent par ailleurs à se multiplier au fil des années. En effet, ce type d'accident a impliqué près de 2 325 utilisateurs en 2008, contre presque trois fois plus en 2017, soit 6 947 personnes.


D'après l'étude, la majorité des blessés enregistrés au cours de la dernière décennie était constituée d'hommes de 19 à 65 ans. Cependant, 33 % des cas observés étaient des enfants âgés de moins de 12 ans. Il s'agit ainsi d'une situation particulièrement inquiétante en matière de santé publique.

Les écorchures au visage et les commotions cérébrales font partie des blessures les plus fréquentes durant la période observée. Les ecchymoses du cerveau étaient également assez nombreuses dans les cas enregistrés. De plus, 66 % des personnes blessées dans ces incidents ne portaient pas de casque de protection.

Pour l'instant, les autorités françaises n'envisagent pas de durcir la législation concernant le port obligatoire de protections sur ces véhicules.

L'Italie, en revanche, a mis en place depuis 2000 une loi obligeant les utilisateurs de tout type de deux-roues à porter le casque. Les effets de cette mesure sont tangibles au quotidien.

Des lacunes en matière de règlementation

Le port du casque est un paramètre réellement important en assurance blessures. En effet, dans la plupart des contrats, le fait de ne pas porter de protection exclut d'emblée l'application des garanties. L'assureur peut ainsi refuser de couvrir tout sinistre survenant dans ces circonstances.

En juin 2019, Paris a enregistré son premier cas d'accident mortel impliquant une trottinette électrique. Ainsi, la France n'est pas encore en mesure d'appréhender l'ampleur du problème représenté par ce type de moyen de locomotion.

La communauté scientifique outre-Atlantique, en revanche, commence à s'alarmer face à la multiplication des blessures liées à ces véhicules comme l'indique une étude récente sur le sujet.


Dans l'Hexagone, la trottinette électrique est très prisée des citadins en raison de son côté écologique et ludique. Toutefois, la législation est encore assez indulgente par rapport au port obligatoire de protections. D'ailleurs, l'Assemblée nationale vient de rejeter un projet de loi présenté début juin et visant à imposer le port de casques à trottinette ou à vélo. Le pays accuse ainsi un retard notable sur ses voisins.

En Italie, en revanche, la fermeté des forces de l'ordre dans l'application de la loi aurait permis de faire baisser le nombre d'utilisateurs de trottinettes victimes de traumatismes crâniens. Ce type de blessures est en effet passé de 27 à 9 personnes pour 10 000 individus.