Avec la baisse des taux d’intérêt, les assureurs ont pris la décision de restreindre l’accès au fonds en euros, jugeant ce produit de moins en moins rentable. Face à cette situation Gérard Bekerma, président de l’Afer, une association qui regroupe les épargnants français, est monté au créneau et a exprimé son désaccord face à la situation.

La chute des taux d’intérêt risque d’annihiler le fonds en euros

La baisse des taux d'intérêt ne devrait pas signer « l'arrêt de mort » du fonds en euros

Le fonds en euros est le support est le support par excellence des capitaux investis en assurance vie. Ce produit financier est grevé essentiellement sur des emprunts d'États ou des obligations, ce qui permet de le sécuriser.

Toutefois, son rendement peut évoluer en cours d'exercice, en fonction de la conjoncture, comme c'est le cas actuellement avec la chute des taux d'intérêt. En 2019, les analystes estiment en effet que le fonds en euros devrait à peine rapporter autour de 1,2 %.

Les assureurs incitent donc les épargnants à privilégier d'autres produits plus rémunérateurs, situation qui a suscité une levée de boucliers de la part de certains acteurs, à l'instar de Gérard Bekerma, président de l'Association Française d'Épargne et de Retraite (Afer). Ce dernier condamne ainsi l'approche adoptée par les compagnies d'assurance, car à son avis,

« Leur rôle est de garantir l'épargne qui leur est confiée. Ils ne peuvent pas manifester un tel désintéressement alors qu'ils ont tiré énormément de profits grâce à ce produit depuis quatre décennies ».

En outre, selon ses prévisions,

« Les taux reprendront tôt ou tard une courbe ascendante ».

La nécessité de faire évoluer les règles de solvabilité

Les assureurs mettent également en avant l'inadéquation des règles de solvabilité avec la réalité. Et l‘Afer adopte le même point de vue. Selon Gérard Bekerma,

« Les mesures adoptées par les régulateurs ont certes permis de renflouer certaines compagnies durant la dernière crise, mais il est grand temps de les faire évoluer pour leur permettre de proposer des produits d'épargne "moins sécurisés" que les emprunts d'États, mais plus rémunérateurs sur le long terme, à l'exemple des actions ou du private equity ».

Pour illustrer ses propos, il a mis en avant le volume des versements perçus sur des unités de compte – des fonds non garantis – par les courtiers et autres distributeurs affiliés à l'association, qui s'élève à 50 %.