D’après une étude commandée par le concepteur de logiciel ANSYS, les populations sont prêtes à se mettre à la voiture sans chauffeur pour les trajets quotidiens. Les données récoltées en ligne auprès de 22 041 personnes majeures révèlent, en revanche, qu’il n’en est pas autant de l’avion autonome. Comment expliquer cette nuance ?

Comment les populations perçoivent-elles la conduite automatisée ?

Cela fait plusieurs décennies que les consommateurs comme les constructeurs aspirent à la démocratisation de la conduite automatisée. C'est que déclare Sam Abuelsamid, qui travaille chez Navigant Research en tant qu'analyste de recherche. Mais il précise que son avènement passe par la mise en place de softwares et d'équipements, qui ne sont, pour l'heure, pas encore au point.

Selon lui, il s'agit de la condition sine qua non pour assurer la sécurité des transports et donc pour gagner la confiance des voyageurs. Ces derniers partent du principe que les algorithmes doivent permettre de conduire plus efficacement que les humains.

Les acteurs sont-ils confiants ?

Une analyste de recherche senior nommée Priyanka Chimakurthi est certaine que l'automatisation de la conduite révolutionnera le transport aérien, tout comme les innovations lancées durant ces dernières années. Travaillant au sein du cabinet de conseil Frost & Sullivan, elle établit les prévisions concernant le déploiement des avions sans pilote :

« Les avions autonomes devraient entrer en service au cours de la prochaine décennie, en ciblant à la fois les déplacements intra-urbains et interurbains, principalement utilisés dans les modèles commerciaux de fret aérien et de taxi aérien. La poursuite de l'automatisation des gros jets commerciaux se fera progressivement, d'abord par des opérations pilotes individuelles, puis par des opérations totalement autonomes ».

71 % des sujets interrogés (dans le monde) sont désormais convaincus de la performance des voitures autonomes par rapport à celle des humains. Ils estiment qu'elle surpassera celles des individus d'ici une décennie, à en croire le spécialiste de la simulation numérique ANSYS. Quant à 77 % d'entre eux, ils avouent n'exprimer aucune crainte s'ils devaient un jour monter à bord d'un véhicule autonome.

Un engouement constaté chez les Japonais et les jeunes

Les avionneurs devront encore affronter de nombreux challenges pour apporter des solutions aux contraintes d'ordre technologique et pratique, comme l'indique Priyanka Chimakurthi. Les récents incidents observés sur le Boeing 737 MAX et causés par les défaillances des dispositifs de conduite autonome ont-ils engendré une certaine méfiance de la part des passagers ?


D'après l'enquête demandée par ANSYS, la plupart des consommateurs s'estiment prêts à refaire confiance aux avions autonomes. Les assureurs développeront-ils leurs offres qui seront consultables sur tout comparateur assurance auto ?

Concernant les voitures sans chauffeur, les résultats de l'étude devraient encourager les fabricants, sachant que la cadence de déploiement de ces moyens de transport a été réévaluée. La réglementation y a contribué.

Néanmoins, parmi ceux qui ont plus de 65 ans, 43 % des personnes sondées ne comptent pas du tout inclure les voitures autonomes dans leur mode de déplacement. En revanche, la majorité des répondants ayant de 18 à 34 ans se déclarent pouvoir être à l'aise avec cette solution de mobilité.

En tout cas, les répondants les plus confiants sont les Japonais, comme le démontrent 83 % des réponses concernant la capacité future des voitures autonomes (comparée à celle des humains).