Depuis janvier dernier, les retraits des épargnants français auprès de leurs assureurs-vie ont totalisé 5,2 milliards d’euros. Ils privilégient désormais des placements plus liquides et plus sûrs en raison de l’incertitude de la conjoncture sanitaire et économique. Les particuliers préfèrent par ailleurs limiter les risques concernant l’usage de leurs capitaux, ce qui explique le succès du Livret A cette année.

Les ménages français ont placé 10,4 milliards d'euros dans l'assurance vie en juillet dernier. Ils ont toutefois effectué des retraits à hauteur de 10,9 milliards d'euros sur la même période. Les professionnels du secteur ont ainsi enregistré une décollecte de 500 millions d'euros. Cette tendance persiste depuis déjà 5 mois.
En tout, les épargnants ont retiré plus de 5 milliards d'euros sur ces contrats depuis janvier. À titre de comparaison, ils avaient versé 17,3 milliards d'euros sur leurs contrats d'assurance-vie durant les sept premiers mois 2019. Ce changement de comportement est notamment dû à l'ambiance anxiogène créée par la crise sanitaire.
Une tendance liée au contexte sanitaire
Selon la Fédération française de l'assurance (FFA), la pérennité de l'assurance-vie n'est pas menacée sur le long terme. Ce placement reste en effet fiable malgré ses contre-performances récentes. D'après l'organisme, ce recul notable est également lié à :
Une activité commerciale qui a été fortement ralentie - et même quasi interrompue pendant la période de confinement - alors que les versements impliquent le plus souvent des rencontres, des conseils, des échanges.
Ce phénomène permet ainsi d'expliquer la baisse significative du flux de versements sur toute la période du confinement. La situation devrait donc revenir progressivement à la normale avec le redémarrage des activités dans le secteur. Fin juillet 2020, les placements sur l'assurance-vie s'élevaient encore à près de 1 766 milliards d'euros.
Ce montant démontre ainsi la confiance des épargnants dans ce type de produit. Toutefois, ils préfèrent rester prudents et miser sur les investissements plus liquides dans un contexte de crise. De cette manière, ils auront facilement accès à leur argent en cas de besoin.
Une désaffection due aux contraintes dans le secteur
D'après les spécialistes de l'épargne, les particuliers évitent autant que possible de s'engager à moyen ou à long terme faute de visibilité concernant la situation. Ils privilégient ainsi des placements caractérisés par leur grande liquidité, à l'image du Livret A. Ce support fait d'ailleurs partie des premiers bénéficiaires du désengagement des épargnants dans le domaine de l'assurance-vie.
À travers cette précaution, les ménages anticipent les éventuelles baisses de revenus, voire les pertes d'emploi causées par la crise sanitaire. Ces craintes sont effectivement récurrentes face aux retombées économiques et sociétales de la pandémie de Covid-19.
Au-delà du contexte sanitaire, certains épargnants sont également réticents à investir une partie de leur argent sur les unités de compte. Cette condition s'est pourtant généralisée dans le secteur de l'assurance-vie ces dernières années. Or, les Français ne souhaitent pas risquer de perdre leurs fonds avec ce type de placement, sans garantie de capital. Ils préfèrent donc miser sur le Livret A qui est moins contraignant.