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Le capital garanti est un des principaux atouts des fonds en euros. Toutefois, le rendement de ce type de placement n’a cessé de baisser depuis plusieurs mois en raison d’un environnement dominé par les taux faibles. Les spécialistes estiment néanmoins que ce marché reste porteur sur le long terme. Détails !

L'an dernier, les rendements des fonds en euros des contrats de l'assurance vie ont baissé aux alentours de 1 % au niveau de quelques assureurs tels que Swiss Life ou encore Generali.
Cette tendance semble d'ailleurs se généraliser eu égard aux rémunérations affichées par les acteurs du secteur depuis le début de l'année. De plus, le capital des épargnants n'est plus protégé de l'inflation désormais.
Cependant, cette situation ne devrait pas inciter les consommateurs à se détourner de ce placement estimé à 1 400 milliards d'euros en termes d'encours. En effet, cette forme d'investissement permet à terme de bénéficier des caractéristiques qui ont fait son succès, à savoir la liquidité, la sécurité et la rentabilité.
Des rendements variés
Les performances des fonds en euros se révèlent particulièrement disparates en fonction des contrats et des réseaux considérés. Qu'il s'agisse de contrats patrimoniaux ou standards, les résultats sur le marché peuvent varier du simple au quadruple.
En témoigne l'observatoire annuel de l'association CLCV (Consommation, Logement et Cadre de vie). Publié en décembre dernier, celui-ci compare la rentabilité de 224 contrats en 2018. Les rendements de ces offres variaient entre 0 % et 3,5 % sur cette période.
La même tendance s'installe au niveau des rémunérations des contrats de l'année dernière. Un écart significatif est observé entre les rendements des produits des établissements mutualistes, des pure-players ou des associations d'assurés (2 % environ) et ceux des offres des bancassurances ainsi que des grandes enseignes (1,5 % à 1 %).
Différents paramètres sont à l'origine de cette différence, dont le volume des encours gérés par l'assureur. Le rendement du produit dépend par ailleurs de la gamme de l'offre. Au sein d'un réseau unique, les formules haut de gamme bénéficient en effet d'une meilleure rentabilité que les produits grands publics.
Dans tous les cas, le rendement est lié aux unités de comptes souscrites. De plus, le niveau de diversification et les choix d'actifs sont aussi déterminants dans la performance du placement.
Pour illustrer cette baisse de rendement et l'écart entre les rémunérations proposées, le taux du groupe MACSF est passé de 2,17 % à 1,7 % entre 2018 et 2019. L'Afer et Abeille Assurances ont également vu la rémunération de leurs fonds en euros diminuer de 2,25 % à 1,85 % en un an, avec une moyenne de 2,44 % sur 5 ans et 3,23 % sur 13 ans.
Une situation inévitable
Selon les spécialistes, les fonds en euros sont en majorité placés en obligations d'entreprises et d'État, respectivement à hauteur de 37 % et de 30,7 % des investissements au cours des derniers mois de 2018. Ils sont ainsi fortement affectés par la baisse sans précédent des taux d'intérêt dans la zone euro. Cet évènement conclut par ailleurs une baisse de rendement sévissant depuis la dernière décennie.
À un certain moment, le taux des Obligations Assimilables du Trésor (OAT) à 10 ans est même devenu négatif l'an dernier. Estimé à 0,71 % en 2018, cet indice de référence a frôlé les 0,12 % en décembre 2019. En début d'année, il a une nouvelle fois basculé en territoire négatif, passant à -0,12 % au 29 janvier.
Selon le directeur général de la MIF, Olivier Sentis :
L'effet paquebot dont ont longtemps profité les fonds en euros joue désormais contre eux.
Concrètement, la rentabilité de ces placements tend à baisser progressivement avec le renouvellement des portefeuilles des compagnies d'assurance, expliqué par les sorties et des nouvelles collectes. De plus, des actifs rapportant moins viennent se substituer aux titres obligataires qui affichaient un rendement supérieur à 3 % certaines fois.
Cyrille Chartier Kastler, un expert reconnu dans le domaine de l'assurance, indique :
Le rendement financier moyen des actifs généraux des assureurs, qui était de l'ordre 2,85 % en 2018, devrait glisser vers 2,60 % en 2019 puis perdre 0,30 % par an en moyenne au-delà.
Les fonds en euros continueront ainsi de perdre annuellement 20 à 30 centimes pour atteindre les 1,10 % d'ici à décembre et 0,80 % l'année prochaine.