Après deux ans de restriction de voyage, les Français se remettent à voyager. Ce retour à la normale met la pression aux compagnies aériennes, submergées de réservations sur leurs vols long-courriers et, surtout, sur les liaisons moyen-courriers. Cette demande soutenue crée des tensions sur le marché et entraîne logiquement une hausse des prix du billet.

Quand une ressource devient rare, son prix gonfle automatiquement : c'est la loi de l'offre et de la demande. Ce principe se vérifie actuellement sur les prix des billets d'avion au départ de la France. Loin d'être un phénomène isolé, cette inflation touche presque toutes les compagnies qui opèrent dans l'Hexagone. Même Ryanair, spécialiste des vols low cost, ne peut pas s'empêcher d'augmenter ses prix. Début août, le transporteur irlandais a annoncé la fin des tickets ultra-compétitifs, allant de 1 à 9,99 euros. Un vol à bas prix avec la compagnie coûtera 40 euros l'année prochaine, avant de passer à 50 euros d'ici 2027.
Des vols supprimés et des passagers de retour
Comme annoncé depuis le début de l'année, les souscriptions d' assurance voyage ont grimpé cet été, portées par un afflux massif de passagers dans les aéroports français. Cette ruée de voyageurs exacerbe les tensions déjà grandes sur le prix du billet d'avion. Selon les observateurs, cette hausse devrait encore perdurer quelques semaines, avant de s'arrêter au début de l'automne. Ces mêmes experts notent toutefois que la situation dans les prochains mois reste difficile à prévoir, compte tenu des variables en jeu. En attendant, il existe un fort déséquilibre entre la demande et l'offre de vols.
En raison de la pandémie, plusieurs compagnies ont supprimé les liaisons vers les destinations moins fréquentées. Or, la situation sanitaire étant plus favorable, les voyageurs reviennent vers ces pays et régions, mais doivent composer avec une offre de vols nettement réduite. De fortes tensions surgissent ainsi dans les aéroports européens et français, lesquels souffrent aussi du manque de personnel et des perturbations liées à des mouvements sociaux. L'expérience des voyageurs s'en trouve affectée, avec la multiplication des pertes de bagages et des retards ou annulation de vols. Malgré toutes ces difficultés, la fréquentation de Paris-Orly et Paris-Charles-de-Gaulle est revenue à 83 % de son niveau de juillet 2019.
Une flambée causée aussi par le coût de l'énergie
Au-delà de ces paramètres annexes, la vraie raison de l'augmentation du prix du billet d'avion est à chercher du côté de l'énergie. La guerre en Ukraine trouble les chaînes d'approvisionnement en pétrole et en kérosène du marché européen. Les compagnies aériennes subissent en premier ces perturbations. D'autres analystes attribuent aussi la hausse des tickets à une volonté des transporteurs d'augmenter leurs marges et de rétablir leur bilan, après deux années particulièrement éprouvantes.
Pour toutes ces raisons, on observe un accroissement de 19,3 % du prix du billet depuis le début de l'année. En comparaison annuelle, la progression s'élève à 43,5 % pour tous les vols en partance de la France. La Direction générale de l'aviation civile rapporte même une majoration de 54,5 % sur les moyen-courriers. Cet accroissement est limité à 28,8 % pour les liaisons long-courriers internationales.