À la tête des Entreprises du Voyage (EdV), Jean-Pierre Mas s’inquiète de l’avenir du secteur du tourisme. Sérieusement impacté par la détérioration de la situation économique en France, ce dernier est aussi menacé par des congédiements massifs. Or, la première vague de contaminations au coronavirus a déjà nui à l’activité des enseignes du voyage.

Les entreprises œuvrant dans le secteur du tourisme connaissent une année particulièrement difficile, marquée par la crise sanitaire mondiale. Elles ont dû faire face, au printemps dernier, à des restrictions de vols internationaux. L'histoire se répète avec la seconde vague de contaminations au Covid-19.
Seuls les souscripteurs d'assurance voyage qui fournissent une attestation lors d'un déplacement professionnel peuvent traverser les frontières. Présidant le groupe Marietton Développement, Laurent Abitbol, a tenu à le relayer au magazine L'Écho touristique.
Avec le nouveau confinement, l'activité devrait encore baisser. Selon un sondage réalisé par Seto, un syndicat de tour-opérateurs, les agences de voyages prévoient une restructuration interne.
Recul des activités des tour-opérateurs et des agences de voyages
Une petite reprise était attendue dans le secteur du voyage et du tourisme pour le quatrième trimestre 2020. Or, depuis le mois de septembre dernier, l'activité a de nouveau reculé. Dans le détail, 73 % des enseignes ont essuyé plus de 80 % de pertes entre juillet et août. Ce pourcentage calculé par Seto a été comparé aux chiffres de 2019, sur la même période.
Par ailleurs, l'émission de billets d'avion auprès des agences de voyages a diminué de 71 % en septembre dernier par rapport à l'année dernière. Concernant les prévisions d'octobre dernier, Jean-Pierre Mas a tablé sur une érosion de 80 %.
Les pouvoirs publics aideront-ils la filière du tourisme à affronter les difficultés financières ? Les professionnels concernés demandent à l'exécutif le prolongement du dispositif de chômage partiel. Ils souhaitent également qu'il se penche sur le remboursement des impôts et les questions relatives aux baux commerciaux.
Des pertes d'emplois massives pèsent sur le secteur
Avant même que les nouvelles mesures de restrictions de déplacement ne soient annoncées, 58,8 % des entreprises du secteur touristique prévoyaient déjà de supprimer des postes. C'est ce que montre une enquête réalisée par le syndicat Seto et les Entreprises du Voyage (EdV), qui représente les voyagistes. Ces deux acteurs ont interrogé plus de 400 professionnels, rassemblant en majeure partie des agences de voyages.
Selon la même étude, plus de la moitié des employés de plus de 48 % des sociétés demeurent opérationnels. La filière profite du dispositif de chômage partiel, avec un remboursement intégral 4,5 fois supérieur au salaire minimum conventionnel. Jean-Pierre Mas s'en réjouit, mais formule tout de même quelques recommandations :
Le dispositif de chômage partiel est bien utilisé par les entreprises et nous demandons de le prolonger au-delà du 31 décembre. Mais, il faut savoir qu'il y a beaucoup de monde au travail dans les fonctions back-office. Il faut réorganiser des voyages et négocier avec les compagnies aériennes.