Actuellement, les voitures sont reconnues comme la première cause de la pollution de l’air et du réchauffement climatique. Pourtant, elles continuent d’envahir les routes ainsi que les espaces urbains et ruraux. Pour limiter les effets de ce moyen de transport sur l’environnement et la santé, plusieurs villes dans le monde ont décidé de réduire son usage au quotidien.

Plusieurs villes s’instaurent comme les pionnières d’un avenir sans voiture

En fonction de la ville en question, les dispositifs mis en place vont de la simple suggestion à l'interdiction des voitures sur les routes. Certaines municipalités appliquent également des mesures dissuasives comme les péages pour décourager les conducteurs d'entrer en centre-ville. Dans tous les cas, les habitants finissent par abandonner progressivement leur véhicule.

Au-delà des dispositions prises par les mairies, ce phénomène est lié à la prise de conscience écologique d'une grande partie de la population. De ce fait, les citadins tendent à privilégier les transports en commun ainsi que d'autres solutions de mobilité.

D'intéressantes perspectives pour les villes

Les experts s'accordent à dire que la réduction de l'usage de la voiture permettra de limiter la pollution de l'air et d'améliorer la santé ainsi que la qualité de vie de la population. Un fervent défenseur de l'idée de villes sans automobiles, J.H. Crawford, va même plus loin et annonce la résolution de la crise du logement grâce à l'abandon de ce moyen de transport aux États-Unis.


Comme l'affirme ce spécialiste :

« La crise du logement d'aujourd'hui découle d'un manque de terres. Débarrassez-vous des voitures et le problème est résolu immédiatement ».

Dans des villes comme Houston ou Dallas par exemple, 70 % des surfaces urbaines sont dédiées au stationnement. En supprimant les voitures, ces terrains seront de nouveau disponibles pour les habitants.

Les automobilistes, de leur côté, plaident pour une réorganisation des modalités de stationnement et des zones dédiées. De cette manière, les routes seront plus aérées sans pour autant menacer la dynamique des villes.

Un membre de l'Alliance des conducteurs britanniques, Hugh Bladen, explique :

« Le moyen le plus rapide de faire mourir un centre-ville est d'empêcher les gens d'y entrer. Avec des restrictions de circulation, les centres-villes se remplissent de drogués et de gens ivres ».

Dans le même ordre d'idées, certains urbanistes encouragent le développement des transports collectifs et des mobilités alternatives. Les habitants pourront ainsi circuler plus facilement sans avoir besoin de leur voiture.

Enfin, d'autres experts prévoient la fin imminente et naturelle de l'automobile. Cette position est notamment défendue par Chris Drew, un membre du cabinet d'architectes SmithGill. Selon lui, l'exode rural finira par concentrer la population à proximité des centres d'activité (écoles, commerces, etc.). De ce fait, la voiture deviendra inutile. Elle sera remplacée par d'autres solutions comme la marche, le vélo, le tramway, etc.

Lutte active contre la pollution de l'air dans certaines capitales

Outre son effet sur la pollution, la réduction du nombre de voitures sur les routes devrait entraîner une réduction significative des accidents, au profit des habitants et des villes, mais aussi des professionnels de l'assurance. Plusieurs municipalités ont ainsi pris la décision d'appliquer des mesures allant dans ce sens.


Oslo (Norvège) a notamment décidé d'interdire les voitures en centre-ville depuis septembre 2018. Son initiative a été suivie par Madrid (Espagne) un mois après.

Selon l'adjointe au maire et chargée du développement humain de la ville d'Oslo, Hanna Marcussen :

« Pour nous, la rue doit être l'endroit où l'on rencontre des gens, où l'on mange dans des restaurants en plein air, où les enfants jouent et où l'art est exposé ».

Les résultats de ces mesures ont été rapidement constatés en Norvège. La pollution atmosphérique a diminué proportionnellement à la réduction de la densité du trafic. Les déplacements effectués en voiture ont été estimés à 27 % en 2018, contre 35 % en 2009.

D'autres municipalités ont décidé d'adopter des mesures moins drastiques, mais tout aussi dissuasives. Londres, par exemple, a mis en place un système de péage dans plusieurs quartiers. Les automobilistes souhaitant s'y rendre devront ainsi s'acquitter de cette redevance.

Mexico et São Paulo, pour leur part, ont émis une interdiction de circulation pour certains véhicules. Cette mesure se base sur les numéros et l'année de diffusion de leur plaque d'immatriculation. L'Italie, de son côté, a décidé de limiter le trafic dans certaines zones.

À Paris, les initiatives antipollution sont incarnées par le certificat de qualité de l'air obligatoire sur les voitures. Ledit document a été conçu pour classer chaque modèle selon son niveau d'émissions de polluants. Ainsi, certains conducteurs ne pourront pas circuler en ville durant une période donnée, notamment en cas de pic de pollution. Ils devront donc opter pour une solution alternative.