Particulièrement prisés par les Français, les VAE concernent actuellement près de 20 % des ventes de bicyclettes en France. Face à cette situation, des experts ont comparé les modèles classiques et électriques. Dans cette optique, les critères pris en compte ont été la performance, le prix, mais également leur impact environnemental.

Malgré ses débuts chaotiques, l'année dernière a présenté un bilan plutôt satisfaisant pour le marché hexagonal du vélo. En 2020, celui-ci a en effet réalisé plus de 3 milliards d'euros de chiffres d'affaires. Ce qui représente une hausse de 25 % si l'on compare à 2019 (approximativement 2,41 milliards d'euros).
Dans les détails, la filière a enregistré 2684800 achats au cours de l'exercice 2020. Ce sont les vélos à assistance électrique (VAE) qui ont connu la plus grande progression avec 514672 ventes. Soit 29 % de croissance par rapport à 2019. Envahissant les pistes cyclables, ils représentent aujourd'hui près d'un vélo sur cinq écoulés en France.
Performant, mais coûteux
Les versions classiques restent très loin devant en termes de volume de ventes avec plus de 2 millions d'unités. Un chiffre à exploiter, notamment pour les compagnies d'assurance vélo. Il faut dire que les vélos mécaniques sont trois fois plus abordables que les VAE. À titre indicatif, ces derniers coûtent entre 799 euros et plus de 4000 euros. Une valeur relevée à partir des offres d'un grand établissement de sports.
En matière de vitesse, le VAE est plus performant. Selon une étude, la bicyclette normale prend 2,5 secondes de plus pour faire un trajet de 20 mètres. Ainsi, sur 5 kilomètres, les utilisateurs perdent plus de 10 minutes.
Dans une considération environnementale, les deux types de vélos se révèlent propres. Toutefois, par rapport à son homologue ordinaire, le VAE présente quelques inconvénients :
- Il est plus difficile à recycler;
- Son fonctionnement nécessite une batterie au lithium. Un matériau dont l'extraction nuit à l'environnement.
Un bilan écologique discutable
Sur ce dernier point, il faut savoir que l'extraction s'opère essentiellement en Argentine, au Chili et en Bolivie. Effectuée à partir de piscines géantes, elle requiert un volume d'eau colossal. Ce qui constitue un grand danger pour les écosystèmes fragiles.
Par ailleurs, la phase de production reste la plus polluante. D'après la chercheuse à l'École des Ponts Paris-Tech, Anne de Bortoli, l'empreinte carbone du VAE est liée à 95 % à sa fabrication. Bien que cet indicateur permette d'apprécier le rôle des vélos à moteur dans le réchauffement climatique, d'autres éléments sont à examiner pour évaluer complètement la pollution engendrée.
Dans ce contexte, plusieurs métaux relativement rares sont incorporés dans une batterie de bicyclette électrique. Outre le lithium, l'on y trouve également du manganèse, du cuivre et du nickel. Par rapport à cela, les activités minières au Chili rassemblent par exemple 65 % de la consommation d'eau de la région.