Les acteurs du secteur automobile espèrent que l’État le relancera. Le représentant du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), François Roudier, a déclaré que l’exécutif commencera par analyser la situation de la filière sur l’année 2020. Quant au ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, il a souligné qu’un plan de sortie de crise ne sera pas instauré avant octobre prochain.

Quelle stratégie pour relancer la filière automobile française après le confinement ?

Lorsque la crise sanitaire s'achèvera, le gouvernement devra faire du redémarrage de l'industrie automobile une priorité. Bruno Le Maire s'attend à ce que le plan de relance massive s'harmonise avec ceux des autres pays membres de l'Union européenne.

Pour sa part, François Roudier se montre confiant, bien que les prévisions pour le marché de la voiture aient été portées à -20 % pour cette année. Celui qui s'exprime au nom du CCFA compte notamment sur l'épargne des ménages. Il mise aussi sur le désintéressement des Français pour les transports collectifs eu égard aux craintes de contamination au Covid-19. Tout comparateur assurance auto sera-t-il dans ce cas davantage consulté ?

Soutien de l'industrie automobile pendant et après la crise sanitaire

Dans un récent communiqué, la Plateforme automobile (PFA) a reconnu que le gouvernement s'est empressé de déployer des mesures pour limiter les pertes des constructeurs. Non seulement les salariés des usines de production ont été mis au chômage technique, mais encore les entreprises ont la possibilité de contracter des prêts garantis.


Pour mieux faire face à la pandémie de Covid-19, le groupe Renault a par exemple obtenu un crédit de 5 milliards d'euros couvert par l'État.

Néanmoins, l'exécutif est aussi censé aider les fabricants à sortir de la crise, selon l'organisation qui regroupe les principaux professionnels du secteur automobile. Qu'en est-il actuellement de la capacité financière des concessionnaires ? Renault, dont les sites de production redémarrent progressivement, attend justement des mesures gouvernementales avant de relancer ses ventes.

La demande de voitures à faibles émissions sera-t-elle encouragée par l'extension de l'accès à la prime à la casse, comme le désire la PFA ? En tout cas, les entreprises voudront plutôt maîtriser leurs coûts que de réaliser des investissements, comme l'estime François Roudier.

Effondrement du marché de la voiture particulière neuve en avril 2020

En avril dernier, environ 21 000 nouvelles immatriculations de voitures particulières ont été recensées dans l'Hexagone. Plus de 17 000 d'entre elles revenaient aux marques Renault et PSA. Il n'empêche que les ventes ont dégringolé de 88,8 % au cours du mois dernier, soit une baisse encore plus significative qu'en mars 2020 (-72 %).

En dressant un bilan des quatre premiers mois de l'année, il apparaît que le nombre de véhicules mis en circulation a régressé de 47,99 %, par rapport à la même période l'année dernière.


Selon les données du CCFA, de nombreux fabricants de voitures ont vu leur chiffre d'affaires reculer. En guise d'illustration, en avril dernier, les immatriculations se sont repliées de 83,8 % pour Renault, contre 84,3 % du côté de PSA.

Le 17 mars dernier, les mesures de confinement sont entrées en vigueur en France. Les commerces non indispensables comme les concessions automobiles ont alors dû fermer, ce qui a impacté de manière importante les ventes des constructeurs. Quoi qu'il en soit, la part attribuée aux voitures zéro émission en avril dernier est passée de 2 à 6 %, en l'espace d'un an.