Une redirection des incitations d’achats de voitures hybrides rechargeables vers les modèles totalement électriques. C’est le souhait émis par l’association Transport & Environnement dans un rapport qu’elle a récemment mis en ligne. Ce document comporte les premiers constats de l’organisme par rapport aux mesures anti-carbone sur le continent européen. Il révèle par exemple que celles-ci permettent des effets d’aubaine.

Transport & Environnement (T&E) dévoile son premier bilan concernant les mesures destinées à réduire les émissions carbonées en Europe. L'association souligne alors sa déception vis-à-vis de la vision de la Commission européenne pour les neuf prochaines années. Dans son rapport du 15 novembre dernier, elle affirme que dans le secteur automobile, celle des constructeurs apparaît plus ambitieuse.
Compte tenu de la situation, la directrice France de l'ONG, Dian Strauss, évoque une apagogie. Sans passer outre la réglementation en place, ces acteurs pourraient commercialiser des véhicules thermiques jusqu'à 60 % moins écologiques, explique-t-elle. La cadre préconise ainsi d'aligner les objectifs de l'Union européenne à ceux des fabricants.
Réorienter les mesures d'incitation à l'achat de voitures d'entreprise
Ensuite, T&E estime que l'hybride rechargeable constitue une solution pour contourner les objectifs réels de diminution de CO2. En réalité, ces motorisations rejettent une quantité considérable de polluants quand ils ne sont pas rechargés. Pour les flottes de société, cela engendre, d'après Dian Strauss, un effet d'aubaine.
L'ONG recommande aux dirigeants politiques de donner une nouvelle direction aux mesures incitatives à l'achat des voitures de flottes d'entreprise.
Elle souhaite que celles-ci soient réorientées vers les véhicules entièrement électriques. Selon T&E, cette restructuration contribuerait à favoriser l'accès des acheteurs à l'automobile électrique. Elle alimenterait en effet le marché de la seconde main. Ce qui pourrait notamment entraîner quelques impacts sur celui de l'assurance jeune conducteur.
Enfin, l'association révèle qu'en Europe, l'émission carbonée moyenne de chaque voiture neuve a décru de 18 % entre 2019-2021. Sur la seule année en cours, la moyenne des rejets s'est affaissée de 8 %. Pour remarque, l'objectif astreignant de 95 g/km auquel chaque voiture doit se conformer ne s'applique que depuis cette année.
Les règles contiennent de nombreuses flexibilités
D'après Transport & Environnement, ces effets vertueux découlent d'une réglementation stricte, instaurée notamment par l'Union européenne. Cependant, des échappatoires qui profitent aux fabricants ont restreint les répercussions sur les objectifs.
La réglementation renferme ainsi plusieurs souplesses telles que :
- Le crédit carbone multiplié par deux pour chaque véhicule électrique vendu, également appelé super crédit ;
- L'ajustement à la masse, qui permet d'ajuster l'objectif de 95 g selon les caractéristiques de chaque fabricant.
L'ONG observe dans ses analyses que grâce à ces flexibilités, Volkswagen a atteint 10 % de ses objectifs. Ford en a gagné 5 % et Daimler 15 %. Avec 20 %, Volvo serait celui qui a tiré le plus d'avantages de ces dispositifs. Cependant, ces derniers auraient entravé sur la seule année en cours l'écoulement de 840 000 véhicules entièrement électriques en Europe.
Selon T&E, le vrai problème de ces flexibilités tient à l'ajustement à la masse. Pour cause, dès l'année prochaine, l'on assistera à une neutralisation des super crédits.