Au Royaume-Uni, le chemin de fer est l’un des secteurs les plus impactés par les restrictions de déplacement et les mesures sanitaires engendrées par la pandémie du Covid-19. Et maintenant que la reprise des activités commence à se faire remarquer, un autre élément risque de la perturber durant quelques jours, une grève d’une grande ampleur.

Le réseau de chemin de fer anglais se prépare à plonger dans la plus grosse grève de son histoire

Depuis la levée des restrictions sanitaires, les réseaux britanniques du transport y compris l'assurance voyage ont commencé à retrouver du poil de la bête. Le chemin de fer n'a pas échappé à cette règle même si jusqu'ici, le nombre de passagers demeure en deçà du niveau de trafic enregistré sur la période d'avant-crise avec une part estimée à 75%.

Ce qui est déjà une bonne nouvelle selon le Rail Delivery Group à la source de ce chiffre estimant cependant qu'un nouvel obstacle risque de mettre à l'arrêt cette reprise. Du moins, durant les quelques jours pendant lesquels la plus grosse grève de l'histoire du réseau ferroviaire anglais devrait intervenir selon le programme du syndicat RMT Union réunissant l'ensemble des acteurs du système.

Une grève historique se profile

Au Royaume-Uni, RMT Union est le syndicat réunissant les 15 entreprises opérant sur le réseau de chemin de fer ainsi que les quelque 40 000 employés du rail. Sous ce statut, l'organisme a récemment fait savoir que ses membres sont conviés à une manifestation qui devrait se tenir sur la période du 21 au 25 juin 2022 en précisant que :

Ce serait la plus grosse grève dans l'histoire moderne du Royaume-Uni, laquelle pourrait mettre le pays à l'arrêt.

Non pas sans raison puisque d'un côté, ce mouvement débutera le même jour que la grève prévue dans le métro londonien pour 21 juin. Et que de l'autre, les quinze compagnies et les salariés ferroviaires ne seront pas les seuls à prendre le départ. Ceux qui assurent l'entretien du réseau seront également de la partie en faisant allusion aux employés de Network Rail.

Une grande première depuis 1994 selon le Rail Delivery Group, estimant que malgré des semaines de discussions infructueuses, le plus judicieux serait de continuer à explorer la piste des négociations auprès du gouvernement. Pour expliquer son point de vue ce groupement des employeurs a d'ailleurs insisté sur le fait que :

Il est nécessaire de réformer pour assurer un futur à long terme à notre chemin de fer.

Quant au pouvoir public britannique, il a tout simplement annoncé que :

C'est un mouvement égoïste, un acte d'automutilation profondément irresponsable.

Les impacts de la pandémie comme détonateur principal

Si cette grève historique devait voir le jour, c'est qu'il y a une bonne raison selon le syndicat RMT Union mettant les impacts de la pandémie en tête de liste des éléments déclencheurs.

Du côté de ses membres par exemple, Mick Lynch a principalement évoqué l'absence d'accord salarial depuis trois ans qui n'est pas pour jouer en la faveur des salariés qui ont vu leur pouvoir d'achat se détériorer considérablement avec la crise sanitaire engendrant une crise économique. Dans cette optique, ce secrétaire général de l'organisme a d'ailleurs souligné que :

La façon dont on nous remercie pour avoir travaillé durant toute la pandémie, c'est en supprimant des milliers d'emplois, en dépouillant les services, en fermant virtuellement presque tous les guichets et en dégradant nos conditions de travail.

Ce qui explique en outre l'objectif principal de cette manifestation qui s'attend à une hausse salariale comme résultat.

Même son de cloche du côté de Network Rail sauf que pour cette entreprise, le problème est plutôt penché du côté de l'emploi. Le fait est que l'enseigne a prévu de supprimer 2 500 postes du côté de la filière maintenance, malgré les 16 milliards de livres injectés par l'exécutif pour l'aider à faire face aux conséquences dévastatrices de l'épidémie.