Les ventes de SUV et de tout-terrains ont continué à augmenter sur le marché français en 2018. Les automobilistes les apprécient notamment pour leur robustesse et leur grande capacité d’accueil. Ce segment se développe également en raison de l’abandon progressif du diesel. L’Ademe tient toutefois à alerter les consommateurs sur le taux d’émissions de CO2 de ces véhicules.

Les SUV sont plébiscités par les Français en dépit de leurs taux d’émissions de CO2 élevés

Début juin, l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) a publié les chiffres 2018 sur les ventes de voitures neuves en France. Selon cette étude, les SUV (Sport Utility Vehicle) et les tout-terrains ont encore été très prisés des consommateurs français sur toute cette période.

Pourtant, ces véhicules lourds ont tendance à consommer davantage de carburant par rapport à des modèles plus légers comme les berlines ou les citadines. Ainsi, ils émettent plus de dioxyde de carbone. Cela dit, ce segment représente plus du tiers des ventes réalisées sur le marché français en 2018, soit 36,2 % des voitures neuves, contre 32,3 % l'année précédente.

Des ventes encourageantes pour les modèles à faibles émissions de CO2

En dépit des résultats des tout-terrains et des SUV, 2018 était également favorable aux hybrides et aux électriques, des modèles dits à impact environnemental réduit. L'Ademe constate en effet une progression de 25 % en un an pour les véhicules électriques.


Les hybrides rechargeables et non rechargeables ont également gagné en parts de marché, avec une hausse respective de 22 % et de 31,7 %. La progression des ventes dans ces segments s'explique notamment par les incitations fiscales comme la prime à la conversion ou les divers bonus à l'achat.

Selon l'Ademe, ces dispositifs encouragent réellement les consommateurs à adopter des voitures plus vertes. De plus, ces segments sont arrivés à une certaine maturité technologique. Les acheteurs bénéficient ainsi d'une offre diversifiée et plus importante, contribuant à rendre le marché plus dynamique.

Toutefois, par rapport aux autres segments, les ventes de modèles peu polluants restent assez faibles. En effet, les 100 % électriques ne représentent que 1,5 % des ventes de véhicules aux particuliers en 2018. Les hybrides rechargeables et les hybrides diesel, quant à elles, représentent respectivement 0,7 % et 0,1 % des ventes. Les hybrides essence, en revanche, atteignent les 4,1 % des ventes, tous segments confondus.

Au final, les ventes de SUV et de voitures polluantes dépassent de loin les modèles écoresponsables. Ce phénomène a d'ailleurs été souligné par le chef du service Transport et Mobilité de l'Ademe, Jérémie Almosni :

Chaque année, les SUV et autres voitures tout-terrain séduisent davantage les conducteurs français alors que dans le même temps de nombreux automobilistes se tournent vers les véhicules électriques (…). Les politiques mises en place en faveur d'un parc automobile moins impactant favorisent l'achat de véhicules moins énergivores. Néanmoins, les efforts à consentir restent énormes, car tous les gains réalisés sont annulés par la croissance de la part de marché des SUV.

Des gammes polluantes mais très populaires

Alors que Tesla récompense ses clients américains par une assurance pas chère, les Français continuent à accroître les ventes de SUV, une gamme faisant partie des plus polluantes sur le marché. Les automobilistes de l'Hexagone semblent apprécier les tout-terrains en général, sans nécessairement tenir compte de leur impact environnemental.


L'Ademe met en garde contre le phénomène de mode à l'origine de la croissance continue des ventes de SUV. En effet, les émissions de CO2 dans le milieu des transports ont eu tendance à remonter depuis 2017, dans l'Hexagone et dans toute l'Europe.

En 2018, le taux moyen d'émissions de CO2 des voitures neuves était estimé à 112 g de CO2/km en France. Le niveau moyen d'émissions a ainsi augmenté de 1 gramme en seulement une année. Concrètement, le succès des SUV et la progression des ventes des modèles essence, souvent plus polluants que le diesel, influent directement sur le niveau d'émissions de CO2 du parc de véhicules neufs en France. Selon l'Ademe :

Ce phénomène est en contradiction avec les ambitions affichées par l'Europe d'une moyenne de 95 g C02/km pour 2021.

Les véhicules légers et peu puissants comme les berlines ou les minispaces font partie des segments les moins polluants, avec un niveau d'émissions moyen de 105 g et de 107 g de CO2/km. Les tout-terrains affichent, en revanche, des émissions moyennes de 119 g de CO2/km.

Au niveau des classes énergétiques A et B, les berlines étaient les plus vendues en 2018. Ce type de carrosserie affiche une part de marché de près de 49,7 % dans l'Hexagone. En revanche, les carrosseries les plus plébiscitées dans les classes C à F restent les tout-terrains, d'après l'étude menée par l'Ademe. Enfin pour la classe G, les Français apprécient surtout les coupés.