Une étude réalisée par la branche suisse de l’assureur AXA vient de révéler que les véhicules électriques premium sont à l’origine de plus de sinistres que leur équivalent thermique. Fait surprenant sachant que pour les voitures électriques compactes, le taux d’accident est inférieur à celui des modèles thermiques. Plusieurs raisons expliquent cette disparité.

Avec la promotion de la motorisation électrique, l'assureur AXA a voulu connaître l'implication des véhicules qui en sont dotés dans les sinistres. Celui-ci a donc mené une étude en Suisse, août dernier. Les tendances sont assez claires : s'agissant des véhicules de luxe, les modèles électriques provoquent 40 % plus d'accidents que ceux dotés d'une motorisation thermique.
Du côté des compactes en revanche, les voitures électriques sont impliquées dans 10 % de sinistres de moins que les véhicules thermiques. L'accélération instantanée ou les systèmes d'aide à la conduite sont remis en cause face à cette disparité. Les assureurs pourraient ainsi revoir les offres à destination de ces véhicules.
Une accélération instantanée qui s'avère dangereuse
À l'issue de ses tests, AXA a mis en avant les raisons qui expliquent les différences perçues au niveau du taux d'accident entre véhicules électriques et thermiques. La première se rapporte à la rapidité de l'accélération dont bénéficient les modèles zéro émission.
En effet, à la différence des véhicules à motorisation thermique, les électriques délivrent leur puissance instantanément et atteignent la vitesse maximale plus rapidement. Le couple maximal étant disponible à l'accélération. Cette instantanéité peut ainsi surprendre les conducteurs qui n'y sont pas habitués.
À cela s'ajoutent les technologies d'aide à la conduite, qui seraient à l'origine d'un excès de confiance chez les conducteurs. Comptant sur ces dispositifs, ils deviennent moins attentifs sur la route. En outre, le côté silencieux des véhicules électriques fait augmenter les risques de sinistres.
L'assureur précise toutefois que le risque d'incendie n'est aucunement plus élevé sur un modèle électrique, comme pourraient le croire certains automobilistes. En effet, le circuit électrique s'arrête immédiatement si un accident survient. Le seul risque qui distingue le véhicule électrique sera la difficulté à maîtriser un incendie de batterie.
Un stage de pilotage pour les conducteurs de véhicules électriques
Sa puissance et ses technologies d'assistance à la conduite constituent ainsi les premières sources de danger d'un véhicule électrique de luxe. Un risque qui pourrait d'ailleurs amener les compagnies d'assurance à revoir le coût des offres dédiées à ces modèles. Ce sera dans un avenir plus ou moins proche.
Pour l'heure, les compagnies cherchent davantage à attirer une nouvelle génération de conducteurs pour obtenir toujours plus de souscriptions et, sans doute, pallier les effets d'une éventuelle résiliation assurance en cas d'insatisfaction.
Le marché étant très concurrentiel, avec encore seulement 1 % des conducteurs utilisant une voiture électrique en Suisse par exemple. Les assureurs peuvent donc maintenir les avantages qu'ils proposent pour les modèles électriques. Ce qui rend ces derniers d'autant plus intéressants pour les consommateurs.
Néanmoins, afin de réduire les risques et le nombre d'accidents impliquant ces véhicules, les compagnies d'assurance peuvent mettre en place des stages de conduite obligatoires pour les conducteurs. Une campagne de sensibilisation est également nécessaire afin de prévenir les automobilistes des risques liés à l'utilisation d'un véhicule électrique.