Ces dernières années, les ventes de diesel ont chuté rapidement sur le marché des véhicules particuliers neufs. Ce recul est notamment lié au manque de communication des constructeurs et aux incertitudes des consommateurs concernant les émissions de CO2. La tendance a par ailleurs été aggravée par des scandales comme le dieselgate qui ont terni l’image de cette motorisation.

De 2012 à 2018, la part de marché du diesel a baissé de 73 à 39 %. La chute la plus rapide a toutefois été enregistrée au mois de septembre 2018. En effet, sur cette période, les ventes de diesel sont passées de 40 à 36 %. L'ampleur de ce phénomène était même visible sur un comparatif assurance.
Néanmoins, depuis quelques mois, la part de marché de cette motorisation semble se stabiliser entre 33 et 35 %. Selon les spécialistes du secteur, le dénigrement du diesel et la méfiance des consommateurs commencent à s'apaiser. Cela, grâce aux informations transmises par les constructeurs sur leur démarche antipollution.
Une question de bon sens
Avant les malus écologiques, le diesel s'imposait comme la motorisation parfaite pour les gros rouleurs. En effet, le coût de ce type de véhicule à court et à long terme est nettement plus faible par rapport à l'essence (carburant, entretien, etc.). Il s'agit ainsi du choix le plus logique pour une flotte d'entreprise. D'ailleurs, le diesel représente encore jusqu'à présent 71 % du parc de voitures professionnelles.
Depuis l'apparition des mesures antipollution, ce type de véhicule est rapidement devenu indésirable pour les particuliers. Cette attitude s'explique par la méconnaissance du niveau d'émissions de CO2 de cette motorisation et des améliorations effectuées par les constructeurs ces dernières années. Quoi qu'il en soit, la part de marché du diesel a chuté significativement en moins de 10 ans.
Néanmoins, cette tendance à la baisse a ralenti en France depuis peu. Les consommateurs se sont notamment rendu compte des atouts du diesel, en dépit d'un contexte en apparence défavorable à cette technologie. Selon les analystes, cette stabilisation des ventes devrait continuer sur le moyen terme. Certains experts prévoient même une hausse des ventes à l'avenir.
En effet, les malus écologiques augmenteront dès début 2020. Pourtant, les voitures essence émettent plus de CO2 et consomment davantage que les diesels équivalents. Les ventes sur ce segment seront donc affectées par cette situation. Par ailleurs, les modèles diesel permettront aux constructeurs de compenser ces émissions pour éviter les amendes en la matière appliquées cette année.
Un regain d'intérêt pour le diesel
Les intentions d'achat en faveur du diesel ont nettement progressé d'après le dernier baromètre publié par le magazine spécialisé l'Argus. En effet, 43 % des sondés en 2019 ont affirmé avoir une prédilection pour cette motorisation, contre 34 % l'année précédente.
Selon les auteurs de l'étude, cet engouement pour le diesel est encore plus flagrant sur le marché des voitures d'occasion. Le phénomène s'explique entre autres par les prix attractifs pratiqués sur ce segment. En effet, la panique provoquée par les nouvelles normes antipollution a entraîné une baisse significative de la demande par rapport à l'offre. Les prix sur le marché ont inévitablement chuté en conséquence. Dans ce contexte, les utilisateurs de voitures essence pourraient même être de nouveau tentés par le diesel.
Cependant, les personnes sondées par l'Argus dans le cadre de son baromètre ne passeront pas nécessairement à l'acte. Ainsi, ces intentions ne constituent pas une base solide pour effectuer des prévisions fiables dans le domaine. Par ailleurs, certains spécialistes considèrent que le diesel a définitivement perdu sa place privilégiée en raison du contexte actuel.
En effet, la majorité des consommateurs savent que le diesel permet de faire des économies notables au quotidien. Toutefois, ils s'inquiètent par rapport à la multiplication des zones interdisant la circulation de ce type de véhicule. Ils risquent ainsi d'être limités dans leurs déplacements. En outre, les chances de revente sont de plus en plus faibles.