Location saisonnière : quelle fiscalité en 2025 ?

Les locations saisonnières sont des locations meublées. Leur imposition est sensiblement de la même nature que celle d'un appartement meublé loué à l'année, à quelques exceptions près. Le montant des loyers versés doit être déclaré à l'administration fiscale. Comment déclarer ces revenus ? Quel régime d'imposition choisir ? Quels changements juridiques en 2025 ? On fait le point.

En résumé

Ce qu'il faut retenir

  • Les recettes tirés d’une location saisonnière sont imposables, même pour une courte durée.
  • Ils doivent être déclarés dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
  • La réforme Le Meur de 2025 réduit non seulement les abattements, mais impose aussi plus facilement le régime réel, qui devient pour certains contribuables un régime subi plutôt que choisi.
  • Le régime applicable dépend du montant des recettes et du type de bien (classé ou non classé).
  • Le régime réel permet de déduire les charges, contrairement au micro-BIC.
impôts sur une location saisonnière

La déclaration de revenus en location saisonnière : une obligation fiscale

Que dit la loi sur les locations saisonnières ?

Selon l'article L324-1-1 du Code du tourisme, la location saisonnière ou « meublés de tourisme sont des villas, appartements ou studios meublés, à l'usage exclusif du locataire, offerts à la location à une clientèle de passage qui n'y élit pas domicile et qui y effectue un séjour caractérisé par une location à la journée, à la semaine ou au mois ».

Si elle se distingue quelque peu de la location à l'année, elle n'est pas si différente sur le plan fiscal. Dès lors que vous percevez des revenus en France, vous devez les déclarer.

En résumé, que vous ayez dédié une maison ou un appartement à la location saisonnière, ou que vous louiez votre résidence secondaire une partie de l'année pour obtenir un complément de revenus et rentabiliser votre maison lorsqu'elle est vide, vous devez déclarer vos loyers. Même si vous ne louez que quelques jours par an, les loyers sont imposés.

Dans quelle catégorie fiscale déclarer vos loyers ?

La location saisonnière est naturellement un logement meublé. Dès lors, lorsque vous remplissez votre déclaration de revenus, vous intégrez les loyers perçus dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Le régime d'imposition n'est pas le même pour tous, deux solutions cohabitent :

  • Le régime simplifié ou micro-BIC.
  • Le régime réel d'imposition.

Comment déclarer vos revenus issus de vos locations saisonnières ?

La déclaration de vos recettes s'effectue lors de la campagne annuelle de déclaration des revenus, ayant lieu en avril. Comme c'est le cas pour tous les revenus, la déclaration s'effectue en décalé. Ainsi, les recettes perçues en 2025 seront à déclarer en avril 2026.


Les régimes fiscaux applicables à la location saisonnière

Le régime micro-BIC : la solution simplifiée

Meublés de tourisme non classés

Lorsque vous louez un meublé de tourisme non classé et que vos recettes locatives annuelles ne dépassent pas 15 000 €, vous relevez automatiquement du régime micro-BIC, sauf si vous optez volontairement pour le régime réel.

Ce régime simplifié est particulièrement avantageux pour les petites recettes, car il permet de bénéficier d'un abattement forfaitaire de 30% sur les loyers perçus. Cet abattement est censé couvrir vos frais de gestion et d'entretien, mais aucune charge réelle ne peut être déduite.

Par exemple, si vous percevez 10 000 € de loyers dans l'année, seuls 7 000 € seront imposés, en fonction de votre tranche marginale d'imposition (TMI) + prélèvements sociaux.

Idée

Bon à savoir

Si vous dépassez le seuil de 15 000 € de recettes pour la première ou la deuxième année seulement, vous pouvez bénéficier du régime micro-BIC pendant encore un an. Le bénéfice imposable est alors toujours calculé avec un abattement forfaitaire de 30%, sans possibilité de déduire vos charges.

Chambres d'hôtes et meublés de tourisme classés

Si vous louez une chambre d'hôte ou un meublé de tourisme classé (gîte, appartement, maison…), et que vos recettes locatives annuelles n'excèdent pas 77 700 €, vous relevez automatiquement du régime micro-BIC.

Celui-ci permet de bénéficier d'un abattement forfaitaire de 50% sur les loyers perçus. En contrepartie, aucune charge réelle (travaux, intérêts d'emprunt, etc.) ne peut être déduite, comme c'est le cas pour les meublés de tourisme non classés.

Idée

Bon à savoir

Si vous dépassez le seuil de 77 700 € pour la 1re ou la 2e année, vous pouvez conserver exceptionnellement le régime micro-BIC pendant une année supplémentaire. Le bénéfice imposable reste alors calculé avec un abattement de 50%, sans possibilité de déduction des charges.

Le régime réel : une imposition plus précise mais plus contraignante

Cette fois, vous ne bénéficiez d'aucun abattement. En revanche, comme c'est le cas pour les revenus fonciers de la location meublée à l'année, certaines charges sont déductibles de vos revenus :

  • Les intérêts d'emprunt liés à l'achat du logement.
  • Les travaux de réparation ou d'entretien.
  • Les frais de gestion ou de conciergerie.
  • Les amortissements du bien et du mobilier.
  • Les frais d'assurance, d'électricité, d'eau, etc.
  • Les frais d'annonce de location, etc.

Attention, contrairement à la location à l'année, vous ne pouvez déduire intégralement vos charges. Cela se fera au prorata de la durée de location annuelle.

Ce régime fiscal est imposé à partir d'un certain niveau de revenus pour la location saisonnière :

  • 15 000 € pour les meublés de tourisme non classés ;
  • 77 700 € pour les meublés de tourisme classés et chambre d'hôtes.

Toutefois, il est possible, sur demande, d'en bénéficier dès lors que vos charges sont supérieures aux abattements prévus. Vous devez pouvoir justifier chaque dépense en conservant les factures et justificatifs. Ce régime demande donc une comptabilité plus rigoureuse, mais il peut s'avérer beaucoup plus avantageux fiscalement si vos charges sont élevées.

S'agissant des meublés de tourisme classés, si vos charges dépassent vos loyers, vous pouvez imputer le déficit sur vos revenus de location meublée non professionnelle (LMNP) de la même année ou des 10 suivantes. L'imputation sur le revenu global n'est possible que si vous êtes loueur en meublé professionnel (LMP).


Les cas d'exonération possibles en 2025 pour les locations saisonnières

Tout d'abord, si vos recettes ne dépassent pas 305 € sur l'année, vous êtes totalement exonéré d'impôt sur ces loyers.

De plus, vous n'avez pas à déclarer :

  • si vous louez une ou plusieurs pièces de votre habitation principale, si ces dernières constituent la résidence principale du locataire (ou temporaire, s'il a le statut de salarié saisonnier), et si le prix de location reste fixé dans des limites raisonnables ;
  • les recettes de la location habituelle, d'une ou plusieurs pièces de votre habitation principale (chambres d'hôtes), si leur montant annuel est inférieur à 760 € TTC.

Cette exonération s'éteindra toutefois le 31 décembre 2026.

Location saisonnière : pensez à assurer votre bien immobilier

Louer un logement en saisonnier implique un risque accru de sinistre : vous confiez votre bien à des occupants de passage, sans garantie qu'ils en prendront soin. Contrairement à la location longue durée, c'est au propriétaire de souscrire une assurance habitation adaptée.

Si le bien est votre résidence secondaire, pensez à signaler cette activité à votre assureur : une extension de garantie peut parfois suffire. En revanche, si vous mettez en location un bien dédié exclusivement à cette activité, il est recommandé de souscrire une assurance habitation non occupant. Ce contrat couvre les risques locatifs (incendie, dégât des eaux, vandalisme…), même lorsque le logement est inoccupé entre deux locations.

Pour les locations ponctuelles ou de courte durée, certaines compagnies proposent une assurance habitation temporaire. C'est une solution souple et économique, parfaitement adaptée aux locations saisonnières épisodiques.

Enfin, si vous passez par une plateforme qui impose aux locataires d'être couverts, il peut être utile de vérifier qu'ils disposent bien d'une assurance habitation locataire. Cela permet d'éviter les litiges en cas de dommages.

Pour trouver la meilleure protection, n'hésitez pas à utiliser notre comparateur d'assurance habitation.


Foire aux questions sur l'imposition en location saisonnière (FAQ)

Que se passe-t-il en cas de non-déclaration des revenus ?

Le non-respect des obligations déclaratives expose à des pénalités financières (majorations, intérêts de retard) et peut entraîner un redressement fiscal. En cas de fraude avérée, des sanctions pénales sont également possibles.

Comment se calcule le bénéfice imposable en location saisonnière ?

Le bénéfice imposable dépend du régime d'imposition choisi, mais aussi du type de location (classée ou non-classée) : au micro-BIC, il est calculé après un abattement forfaitaire (30% ou 50%) sur les loyers perçus. Au régime réel, il correspond aux recettes diminuées des charges réellement supportées.

Puis-je cumuler location saisonnière et location longue durée ?

Oui, mais attention à ce que le cumul des loyers perçus ne vous fasse pas franchir certains seuils, par exemple ceux pour bénéficier du micro-bic, ou pour basculer vers le statut de loueur meublé professionnel.

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