
En 2012, la Sécurité Sociale et ses 2200 médecins-conseils ont engagé une réelle chasse aux arrêts abusifs, ce qui a permis de réduire les dépenses dédiées de 1,6%.
Frédéric Van Roekeghem, Directeur de l'Assurance maladie, confirme que les contrôles ont fortement augmenté. Avant 2010, seules les prescriptions supérieures à 60 jours étaient examinées par la Sécu mais désormais celles-ci sont étudiées dès qu'elles dépassent 45 jours.
Ces arrêts de travail sont en fait les plus onéreux pour la caisse nationale d'assurance maladie. Selon l'hebdomadaire économique Challenges, « alors que les congés de plus de six mois ne représentent que 5% du nombre d’arrêts, ils couvrent plus de 40% de la dépense ».
Les contrôles des médecins-conseils consistent principalement à vérifier la cohérence entre la durée de l'arrêt et la nature de la pathologie. Ils ont été multipliés par 7 en deux ans et ont permis une économie annuelle non négligeable de 400 millions d'euros.
D'autre part, la baisse des arrêts maladie résulte également des remboursements rendus moins avantageux depuis début 2012 par l'entrée en vigueur du nouveau mode de calcul des indemnités journalières et en particulier pour les salariés rémunérés à plus de 2500€ brut.
Les fonctionnaires se sont vus aussi retirer un jour de carence. Cet ensemble de mesures « a fait chuter de 5% le nombre d'arrêts des agents », d'après Yves Bur, député UMP et ancien rapporteur du PLFSS (Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale).
Enfin, Challenges explique la diminution des congés maladie par « la peur du licenciement » qui décourage l'absentéisme. Le magazine se base sur une étude de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé selon laquelle, « un individu qui a déjà connu une perte d’emploi est moins enclin à prendre des arrêts maladie ».
Notons tout de même que malgré cette chasse aux abus, les dépenses de la Sécu concernant les arrêts maladie représentent encore un montant supérieur à 6 milliards d'euros. La Cour des Comptes recommande ainsi dans son dernier rapport de contrôler par exemple les médecins exerçant en hôpital , lesquels seraient à l'origine de 20% des arrêts de travail en France.