
Ce mardi, la Cour des comptes a révélé que l'assurance chômage cumulait un déficit de 18 milliards d'euros. Cette nouvelle inquiète les syndicats et remet en question l'avenir de l'assurance perte d'emploi.
« Si on réduit le plafond, nous étudierons l'hypothèse d'un dispositif d'assurance privée », voici ce qu'a affirmé Carole Couvert. La présidente de la CFE-CGC a fait sensation lors de sa conférence de presse de rentrée en s'adressant directement au gouvernement. En désaccord avec les négociations sur les nouvelles règles de l'assurance chômage, la numéro un de la centrale de l'encadrement menace d'étudier un passage à un dispositif de protection sociale privée, réservée aux cadres, si le plafond des indemnités chômage est abaissé. S'élevant actuellement à 6.200 euros mensuels, le plafond français est aujourd'hui le plus élevé d'Europe. Les indemnités chômages de 6 200 euros ne sont touchées que par 1 600 personnes (estimation de l'Unedic).
L'actuelle convention d'assurance chômage expire au 31 décembre mais les syndicats et le patronat peuvent décider de la prolonger en attendant d'entamer sa renégociation.
Les négociations s'annoncent donc très tendues. Le patronat souhaite réinstaurer la dégressivité des allocations. Laurent Berger, numéro un de la CFDT, s'insurge contre une réduction des droits des demandeurs d'emploi et reste ferme : « Nous n'accepterons aucune remise en cause de la règle actuelle, […] un jour cotisé donne droit à un jour indemnisé dès quatre mois de cotisation. ».
Laurent Berger et Carole Couvert s'accordent sur le fait que les négociations devraient commencer dans quelques mois, une fois que le climat de tension causé par la réforme des retraites sera apaisé.