
L'Assurance Maladie a « détecté et stoppé » des fraudes et des « activités fautives » pour un total de 149 millions d'euros l'an dernier. La somme de ces irrégularités est 25% plus haute qu'en 2011 d'après l'expertise de la Délégation nationale de lutte contre la fraude.
Les données chiffrées montrent que le montant a excédé 150 millions plusieurs années de suite. Ca n'est pas exceptionnel, notamment, si l'on compare cette somme aux dépenses de santé restituées par le régime général de la Sécurité sociale soit 161 milliards d'euros en 2012. Lorsque les duperies sont repérées, l'Assurance Maladie peut infliger des amendes en supplément des sommes qu'elle récupère. Elle peut aussi déposer des plaintes. En définitive, l'an dernier, elle a ainsi réalisé 141 millions d'euros d'économies.
Qui est à l'origine de la tromperie sur l'Assurance Maladie ? Concernant la fraude détectée, les assurés ont une place assez réduite. En effet, la majorité des prestations sont en nature (remboursements de consultations, prise en charge des hospitalisations...) et non en espèces. La fraude des assurés ne représente donc que des sommes assez faibles : 16 millions d'euros. Les indemnités journalières allouées aux salariés malades amènent des supercheries valant 7 millions d'euros. Il s'agit généralement de personnes qui s'accaparent un arrêt de travail et une autre activité rémunérée. La fraude à l'allocation d'invalidité ou les fausses déclarations dans le but de décrocher une pension d'invalidité entraînent un préjudice de 6 millions d'euros. D'autres amoindrissent leurs revenus dans l'espoir de jouir d'une prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale.
Cependant, ce sont les professionnels de santé qui sont responsable des montants fraudés les plus sérieux. Tout d'abord les hôpitaux et les cliniques, qui grossissent les notes des actes à l'Assurance Maladie. Les chiffres sont colossaux et montent à plus de 70 millions d'euros. Au sein des professions libérales, ce sont les infirmiers qui arrivent en première position, avec 17 millions d'euros de perte subie en 2012. Les transporteurs sanitaires sont en seconde place, pour un préjudice de 13 millions. Fréquemment, les infirmiers et les transporteurs ont « non-respect des règles de facturation » et de prestations fictives, d'où ces pertes. Les médecins quant à eux sont responsables d'un préjudice de 7 millions d'euros.