Droits des chômeurs

De nombreux Français souhaiteraient assister à une réforme en profondeur de l'Assurance Chômage. Selon un sondage BVA pour i>Télé et Le Parisien réalisé sur 994 personnes, 82% des Français aimeraient avoir la possibilité de cotiser moins, quitte à toucher moins en cas de chômage. Mais ce n'est pas tout. 64% des sondés se disent favorables à une radiation automatique des chômeurs qui refusent plus de deux offres « raisonnables » d'emploi. 59% approuvent la dégressivité des allocations chômage à partir d'un an et 50% des personnes interrogées souhaiteraient faire passer de 4 à 8 mois la durée de travail nécessaire pour être indemnisé.


Ces propositions un peu drastiques ont été soumises par la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME). Les autres syndicats se sont unis pour les rejeter en masse. Ainsi, Eric Aubin, chef de file de la CGT, a indiqué qu'il « ne les accepterait pas ». La numéro deux de la CFDT, Véronique Descaq, quant à elle, a affirmé qu'il n'était « en aucun cas question de revenir sur les droits négociés lors des précédents conventions » et dénonce « une situation de l'emploi dramatique ». Même son de cloche à la CFE-CGC, qui y est allé de son petit commentaire : « Il faut être sérieux, ce sont des propositions qu'on ne peut pas entendre », a ainsi déclaré Marie-François Leflon, négociatrice du principal syndicat de l'encadrement.

Les désirs des Français et les craintes des syndicats peuvent-ils devenir réalité ? A priori non. Les syndicats ont jusqu'au 13 mars pour établir une nouvelle convention qui ignorera, sans aucun doute, les attentes générales des sondés. Pour eux, pas question de baisser le montant ou la durée des indemnisations chômage. Décision allant de le sens de la déclaration de François Hollande mi-janvier : « Ce n'est pas à un moment de chômage élevé qu'il faut réduire les droits des chômeurs ».