
En septembre 2013, Marisol Touraine a annoncé la volonté du gouvernement Hollande d'étendre le tiers payant généralisé aux consultations chez les médecins généralistes. Celui-ci devrait voir le jour d'ici 2017. Quelle est l'opinion de la population française vis-à-vis de cette réforme décisive ?
Généralisation du tiers payant
Ce décret trouve sa source dans une constatation simple : bon nombre de français n'a pas les moyens d'avancer la somme de vingt-trois euros, qui correspond au prix d'une consultation simple chez un médecin généraliste, lors d'une visite chez un praticien ; le prix constitue clairement un frein pour ces foyers qui se privent de soins élémentaires, faute de moyens. Le gouvernement souhaite par conséquent établir un système de tiers payant afin d'étendre l'accès aux soins médicaux à l'ensemble des habitants.
Cette méthode serait similaire à celle appliquée dans les pharmacies : les consultations seraient directement prises en charge par l'Assurance maladie, puis par les mutuelles des patients, qui effectueraient elles-mêmes le remboursement du médecin.
Position de la population
L'Institut Français d'Opinion Publique (Ifop) a réalisé un sondage qui révèle les réactions des Français face à ce projet. Ainsi, on apprend dans Ouest-France que 54% de la population se déclare favorable à la mise en place du tiers payant. En revanche, 34% des personnes interrogées affirment quant à elles être opposées à cette réforme, et ce pour diverses raisons : elles estiment que le tiers payant aboutirait à la déresponsabilisation des patients, engendrerait de nombreux abus et l'augmentation générale des frais de santé.
Le mécontentement des professionnels de la santé
Si l'avis des Français s'avère relativement négatif, les médecins ne sont pas en reste : ils sont globalement favorables à l'élargissement du « tiers payant social » à davantage de familles en situation précaire mais s'opposent au tiers payant global et dénoncent entre autres les risques suivants :
- Un travail de comptabilité bien plus conséquent
- Des impayés fréquents et des délais de remboursements trop importants
- Le laxisme des patients face à un service gratuit
- Une atteinte au principe-même de la profession libérale