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Selon une étude réalisée par BVA en octobre-novembre et publiée hier par la Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation, et des Statistiques (DREES), seulement 2 Français sur 10 placeraient un proche en établissement spécialisé en cas de dépendance. En cause, le coût élevé de ce genre d'établissements, que rares sont ceux qui peuvent assumer financièrement ; mais aussi la culpabilité du choix de cette alternative.
En maison ou à la maison ?
Alors, si la personne en perte d'autonomie n'est pas placée en maison particulière, comment en prendre soin ? L'étude effectuée auprès de 4 000 personnes révèle que 8 personnes sur 10 choisiraient le maintien à domicile : 29 % l'accueilleraient chez eux, 30 % s'en occuperaient chez elle, et 22 % consacreraient une part de leur revenu à lui payer des aides.
Il est logique pour les aidants de préférer cette solution, qui ne veulent payer 2 200 euros par mois en moyenne pour une solution qui ferait naître de la culpabilité et du remords chez eux. Du remords car les institutions sont perçues comme une "privation de liberté" par les personnes dépendantes, y craignant l'isolement, l'enfermement, la maltraitance et l'ennui.
Cependant, pour eux-mêmes, les sondés les plus aisés envisagent plus facilement leur placement en institution, puisque 44% des revenus confortables feraient ce choix, contre 28% des revenus faibles; ce qui prouve que le coût est le frein majeur à cette alternative.
Qui va payer ?
Concernant la prise en charge de la dépendance, 7 Français sur 10 l'imputent aux pouvoirs publics, tandis que le reste des sondés responsabilise les familles, associations et compagnies d'assurance.
En cas de dépendance, 65% des personnes sondées (et 76% pour les plus aisés) sont prêts à épargner plus, et 31% (et 43% des plus riches) sont en faveur d'une cotisation "dépendance" obligatoire pour tous.
Le Premier ministre Manuel Valls a prévu dans l'agenda de ses réformes que la Loi d'Adaptation de la Société au Vieillissement soit mise en application dès le premier trimestre de 2016. Celle-ci, centrée sur une amélioration des aides au maintien à domicile, devrait être votée et les décrets d'application publiés avant fin 2015, afin de permettre une entrée en vigueur au 1er janvier 2016.