
Les secteurs de l'Assurance –maladie et de la protection sociale doivent désormais réaliser 21 milliards d'euros d'économies sur trois ans. C'est dans ce contexte que l'Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS)vient de publier un rapport sur les moyens visant à réduire les coûts de gestion de l'Assurance maladie obligatoire et complémentaire. Les conclusions du rapport affirment qu'il est possible de générer «des économies de 1,7 milliard d'euros par an, d'ici à 2020», sans licencier a priori aucun agent.
Pourquoi autant de frais de gestion ?
Pour se faire une idée, les frais de gestion des régimes obligatoires et complémentaires sont montés à 12,5 milliards d'euros en 2012, caractérisés par «un important éclatement institutionnel» selon l'IGAS. En effet, la France compte 86 opérateurs pour gérer les 14 régimes obligatoires de l'Assurance maladie. Les trois principaux sont la CNAMTS pour les salariés, le RSI pour les indépendants et artisans, et la MSA pour le secteur agricole. Mais s'y ajoutent 11 régimes spéciaux, 20 organismes conventionnés du RSI, ainsi que des organismes de délégation du régime général (qui concernent les fonctionnaires ou les étudiants).
Le même "éclatement institutionnel" a lieu avec les assurances de santé complémentaires, puisque l'on ne compte pas moins de 682 organismes de prise en charge complémentaire. Cela dit, des regroupements sont en cours dans ce domaine, ce qui réduira le nombre d'intervenants.
Quelles solutions ?
Plusieurs alternatives sont donc soulevées par l'IGAS, dont l'achèvement de la dématérialisation du traitement des prestations en nature et en espèces. Cela représenterait une économie de 542 millions d'euros par an pour le régime général obligatoire et 344 millions pour l'assurance complémentaire.
Aussi, la réduction des écarts de performances au sein des grands réseaux de caisses d'Assurance-maladie et entre les différents régimes principaux permettrait une économie de gestion non négligeable, comprise entre 425 et 730 millions d'euros.
De plus, réorganiser l'assurance-maladie obligatoire autour de deux grands opérateurs de gestion apporterait une économie de 440 millions d'euros par an. Et cette réorganisation entrainerait la suppression de la délégation de gestion au sein du régime général, représentant respectivement 44 millions d'euros d'économies.
Enfin, l'IGAS propose aussi des solutions liées à la pyramide des âges et aux départs en retraite des grands acteurs de l'Assurance-maladie obligatoire. Fin 2012, l'IGAS recensait 49 % des agents ayant plus de 50 ans, soit 28 000 départs en retraite en 2020. «Il s'agit de la dernière fenêtre permettant à la fois d'opérer les gains de productivité par simple non-remplacement de certains départs et de procéder au reclassement systématique et intégral de la totalité des effectifs concernés par les réorganisations structurelles», évaluent l'IGAS dans son rapport.