arnaque assurance vie

1,2 million d'euros de préjudice et 70 victimes : ce sont les chiffres recensés jeudi 8 février par la justice qui met en garde contre une vaste arnaque à l'assurance-vie. L'enquête avait débuté pendant l'été 2014 : les escrocs contactent les familles ayant récemment perdu un proche pour leur faire croire que ce dernier avait secrètement souscrit une assurance-vie à l'étranger. S'étant bien renseignés sur leurs victimes, ils se présentent comme des avocats spécialisés dans le droit des successions.

De faux avocats pour un système bien préparé

Les enquêteurs ont précisé avoir affaire à une organisation bien rodée. Les prétendus avocats vont utiliser des noms différents et plausibles (Marc de la Villardiaire, Charles de la Roche, Pierre Calvin,etc.) tout en tenant un discours crédible auprès des victimes. Leur procédure est la suivante : après avoir contacté un proche de la personne décédée, ils leur annoncent être bénéficiaire d'un compte secret que ce dernier aurait ouvert à l'étranger et qui serait crédité entre 200 000 et 300 000 euros. Cependant, pour pouvoir y accéder, les victimes devront régler une dernière mensualité du défunt d'un montant de 6 000 euros. Allant toujours plus loin, ils vont jusqu'à créer de faux sites Internet à leur noms fictifs ou usurpés.

Une procédure réfléchie

Les victimes de cette arnaque sont principalement des personnes âgées, résidant dans des zones frontalières. En effet, les escrocs vont leur demander d'ouvrir des comptes à l'étranger pour réclamer par la suite de nouveaux virements maquillés comme des cotisations : ces dépenses ayant déjà atteint la somme 100 000 euros. Bien entendu, ces victimes n'ont pas perçu le moindre centime de ce qui leur était promis.

Des victimes embrigadées

En plus d'être sollicités à plusieurs reprises pour des versements d'argent, l'enquête est compliquée par le fait qu'une partie de ces individus n'ose pas porter plainte. Les arnaqueurs font signer une "clause de confidentialité" qui interdit aux personnes ciblées de parler de ces transactions à qui que ce soit. Des faits semblables étant signalés chaque semaine, la Juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) de Nancy a lancé un appel à témoin concernant cette affaire.