
L'automédication pourrait permettre de faire économiser pas moins d'1,5 milliards d'euros par an à l'Assurance Maladie… un remède miracle au déficit ?
Une étude du cabinet OpenHealth
C'est l'Afipa, l'association des fabricants de médicaments vendus sans ordonnance, qui publie cette étude, réalisée par le cabinet OpenHealth. L'enquête constate que le développement de l'automédication pourrait permettre à l'Assurance Maladie d'économiser jusqu'à 1,5 milliards d'euros par an en remboursements de médicaments et de consultations médicales. De quoi soulager un peu le déficit qui, en 2016, reste prévu à 6,2 milliards.
Parallèlement, une autre étude de 2015 soulignait cependant une diminution de l'automédication en France.
L'automédication, dans quels cas ?
Se soigner seul, sans recourir à l'avis d'un médecin, peut être délicat et parfois même dangereux lorsque l'on n'a pas la formation médicale adaptée. Afin que les patients soient mieux informés, Carte Blanche Partenaire avait ainsi publié un guide pour les médicaments sans ordonnance.
Bien évidemment, l'Afipa ne conseille pas l'automédication dans le cas de graves maladies. Elle cite les molécules associées à des pathologies mineures telles que la toux, la constipation occasionnelle ou encore l'acné modérée. En tout, une soixante de maladies bénignes sont évoquées. Privilégier les médicaments sans ordonnance permettrait non seulement de faire économiser de l'argent à l'Assurance Maladie, mais également de décharger les médecins généralistes qui se disent, pour la majorité d'entre eux, assaillis de patients qui se déplacent « pour un oui ou pour un non. »
Inclure l'automédication à la CMU
Autre préconisation de l'association pour que l'impact financier sur les patients, qui ne seront plus remboursés pour ces médicaments, soit minime : inclure l'automédication à la Couverture Maladie Universelle (CMU) pour les personnes à faibles ressources. Elle propose aussi d'aligner le taux de TVA appliqué aux médicaments d'automédication (10%) à celui des médicaments prescrits (2,1%). Une mesure qui ne coûterait "que" soixante millions d'euros à l'Etat, selon le président de l'Afipa.