Le contrôle technique va devenir obligatoire pour les motos

La mesure est déjà prévue depuis octobre 2015 et devrait être mise en place pour le deuxième semestre 2017. Motos, quads et scooters seront donc dans l'obligation de passer eux aussi par l'étape du contrôle technique mais seulement dans le cadre de la revente du véhicule.

La date prévue de mise en vigueur de la mesure est pour le moment fixée au 1er octobre 2017 mais pourrait sensiblement varier d'ici là. Le gouvernement estime que le délai est suffisant pour la mise en place des points de contrôles et des modalités techniques. La mesure concernera les motos, les quads, les scooters (à deux ou trois roues) mais peut-être également les voitures sans permis.


Contrairement aux voitures le contrôle technique ne sera cependant pas obligatoire de manière périodique mais seulement lors de la revente d'un deux-roues de plus de deux ans, et devra être effectué dans les trois mois avant la demande de nouvelle immatriculation.

Un objectif : enrayer la mortalité routière

Le gouvernement a déclaré que la mesure n'avait qu'une seule visée : améliorer la sécurité routière et faire baisser la mortalité. « Le contrôle technique a été instauré en 1992 pour les voitures, alors qu'elles ont quatre roues et une carrosserie. On ne peut plus détourner le regard de la question des motos » a affirmé Emmanuel Barbe, le délégué interministériel à la sécurité routière. Pour lui, le contrôle technique moto est « une évidence ».

Selon un communiqué du gouvernement « les points de contrôle porteront principalement sur la signalisation, le freinage, la vitesse (pour les cyclomoteurs) et les émissions polluantes, l'état général du véhicule (comme l'usure des pneus)... » avec contre visite en cas de « défectuosité susceptible de mettre en danger le conducteur ».

Les fédérations manifestent

Les fédérations de motards ont manifesté dans toute la France contre cette mesure qu'elles qualifient tout simplement d' « arnaque ». Elles rappellent notamment que les problèmes techniques ne sont en cause que dans 0,3% des accidents et font remarquer que la Belgique, qui avait instauré un décret similaire, l'a finalement retiré faute d'efficacité.


Pour Nathanaël Gagnaire, le délégué général de la FFMC « cette mesure n'amènera rien en termes de sécurité routière. C'est un alibi, un effet d'annonce parce que le Premier ministre se devait de faire des annonces face aux chiffres de la mortalité routière. » Les opérateurs qui devront réaliser les contrôles techniques sont tout aussi dubitatifs pour le moment : « nous n'avons pas de méthode, ni de points de contrôle désignés, on ne sait pas ! Les voitures sans permis ne poseront pas de problème, mais les quads, comment fait-on ? »

Le projet, qui devrait bientôt être officialisé par un décret, fait partie des mesures prévues le 2 octobre 2015 par le Comité interministériel à la sécurité routière qui, entre autres, a décidé de généraliser le permis A2 qui interdit à tous les motards novices, quel que soit leur âge, de conduire des engins de plus 125cm3.