
Le ministère de la Santé a plafonné la hausse des dépenses de santé remboursables à 1,75%, comme l'an dernier : l'Assurance Maladie doit donc trouver de nouvelles façons d'économiser pour respecter cette limite. Dans un rapport présenté le 30 juin 2016 la Sécurité sociale présente les moyens mis en œuvre en 2017 afin d'économiser 1,4 milliard d'euros, le double de l'objectif fixé pour 2016.
Cette économie devrait ensuite permettre à l'Assurance Maladie d'avoir une plus ample marge de manœuvre afin de financer les nouveaux besoins de traitements contre le cancer et l'hépatite C notamment. La CNAMTS explique que « l'objectif de ces actions n'est pas de "faire des économies" : il est de soigner mieux, à un coût supportable par la collectivité. »
Les mesures de la Sécurité Sociale pour économiser
Dans son rapport, l'Assurance Maladie propose plusieurs pistes qui devraient permettre d'économiser suffisamment pour respecter les contraintes du ministère de la Santé :
Améliorer les prescriptions
La prescription des médicaments représente la piste principale d'économie de la Sécurité sociale. Améliorer les prescriptions et réduire les effets secondaires, qui sont la cause de 7 500 décès par an, devrait permettre une économie de 430 millions d'euros. Il s'agit de « promouvoir le juste soin » en « évitant de gaspiller des ressources sans valeur ajoutée pour la santé ».
Privilégier les médicaments génériques
L'Assurance Maladie veut poursuivre ses efforts concernant les médicaments génériques et « biosimilaires » afin de dégager une économie d'environ 230 millions d'euros.
Réduire le nombre d'arrêts maladie
Réduire le nombre d'arrêts maladie pourrait faire économiser pas moins de 100 millions d'euros, afin d'atteindre « une plus grande homogénéité ». L'Assurance Maladie y travaille également dans le cadre des négociations de la nouvelle convention médicale, elle avait notamment proposé de récompenser les médecins qui en délivraient moins.
Réduire les durées d'hospitalisation
La réduction des durées d'hospitalisation, ce que le rapport nomme le « virage ambulatoire », devrait permettre d'économiser 390 millions d'euros. Les séjours à l'hôpital suite à un accouchement ou une opération orthopédique ont déjà été raccourcis.
Mieux adapter les transports sanitaires
Chaque année les transports sanitaires représentent pas moins de 4 milliards d'euros de budget pour l'Assurance Maladie, un chiffre qui a augmenté de 3,7% de 2014 à 2015. De fait, la Sécurité sociale souhaiterait que le transport « le moins onéreux compatible avec l'état de santé du patient » soit privilégié.
D'autres mesures s'ajoutent à celles-ci comme la « régulation démographique » des masseurs-kinésithérapeutes libéraux, considérés comme trop nombreux et mal répartis sur le territoire français. Les salaires hospitaliers seront également limités à une augmentation de 1,5% maximum afin de « ne pas générer de déficit hospitalier ». Toutes ces économies, en plus de rembourser en partie la dette de la Sécurité sociale, permettront de financer des thérapies très coûteuses afin de soigner l'hépatite C et le cancer.