
Vient d'être lancée début juillet en Allemagne, par Generali, une « assurance au comportement », Vitality, qui permet de faire baisser ses primes d'assurance si le bénéficiaire prouve sa bonne hygiène de vie. La formule devrait débarquer en France en janvier 2017.
Vitality, une « assurance au comportement »
La communication des données privées d'une personne divise et fait débat. Ici, il s'agit de faire part de son hygiène de vie afin de faire baisser ses primes d'assurance prévoyance, hospitalisation, invalidité ou décès. Comment ? Grâce à un suivi détaillé des habitudes sportives et alimentaires de la personne.
Generali propose aux adhérents de faire d'abord un bilan de santé complet. Ensuite, le souscripteur ouvre un compte internet où seront crédités des points en fonction des efforts qu'il fournit pour avoir une bonne hygiène de vie. Une application permet par exemple de compter ses pas effectués dans la journée mais il s'agit aussi d'indiquer les séances de sport suivies, l'alimentation, bio ou non, les visites préventives effectuées chez le médecin…
Quid des données communiquées
Selon Generali « Ni l'assureur, ni l'employeur n'auront accès aux données ». En effet c'est une société tierce qui se chargera du stockage et de la sécurisation des données. « L'assuré reste maître de ses données et il choisit celles qu'il souhaite transmettre » ajoutait encore l'assureur. Il a également précisé que ceux qui choisissaient de ne pas souscrire ne seraient pas pénalisés.
En France, une formule un peu différente
La formule qui devrait débarquer en France pour janvier 2017 sera un peu différente de la formule allemande. Tout d'abord elle ne concernera que les contrats collectifs Generali, autrement dit les entreprises, et non les contrats individuels. « Chaque entreprise décidera de proposer ou non cette option à ses salariés. Et chaque salarié choisira ensuite de l'activer ou non » explique Generali. De plus, les salariés n'auront pas de remise sur leurs primes mais des bons de réduction auprès d'enseignes partenaires. Là aussi « C'est une société dédiée qui gère le programme, et elle respecte les principes de confidentialité ».
Des réactions mitigées
Que ce soit en France ou en Allemagne les réactions face à ce nouveau produit d'assurance ne sont pas toutes unanimes. « On ne peut pas accepter de telles méthodes, intrusives. Ce n'est pas le rôle des nouvelles technologies » insiste Reine-Claude Mader, présidence de l'association CLCV en Allemagne. Elle craint des contrats à la clientèle ciblée, les jeunes en bonne santé, qui déchanteront une fois qu'ils auront des problèmes de santé en vieillissant. « Il existe un droit : celui de ne pas se comporter sainement », ajoute en outre Lars Gatschke, porte-parole d'une autre association allemande.
En France, Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a clairement établi sa position : « La gestion de données extrêmement importantes impose des règles précises. [...] Accéder aux données de santé, ça doit servir à faire progresser la recherche et des programmes de soins ou de prise en charge. Je ne souhaite pas que certains assureurs viennent conditionner leur remboursement par le respect de certaines pratiques de vie. » Reste à voir ce que les Français, eux, feront en janvier prochain.