
La ministre des Affaires Sociales et de la Santé compte bien réussir à faire baisser les tarifs des dentistes : pour cela elle a demandé à Nicolas Revel, le directeur général de la caisse nationale d'Assurance Maladie, de négocier un avenant à la convention avec les praticiens.
Près de 40% des Français refuseraient d'effectuer des soins dentaires à cause du coût que cela représenterait, entre les dépassements d'honoraires et les faibles remboursements. D'autres sondages pointent que 30% des enfants d'ouvriers présentent des caries à l'âge de six ans, contre 10% dans le cas des enfants de cadres.
Selon le CISS (Collectif Inter-associatif Sur la Santé) « accéder à ces soins dentaires devient un luxe pour un nombre toujours plus important de nos concitoyens. Aujourd'hui, même pour une couronne céramique sur métal non précieux, la plus fréquente, c'est l'usager qui paie la plus grosse part (74 %) ». Un rapport de la Cour des comptes paru début 2016 tirait d'ailleurs un bien triste constat du secteur dentaire. C'est contre ces inégalités que la ministre Marisol Touraine a bien l'intention de lutter.
Réduire le reste à charge des patients
Afin de parvenir à ses fins la ministre a ainsi demandé à Nicolas Revel de renégocier une nouvelle convention avec les dentistes, dans le but de diminuer le reste à charge des ménages. Pour cela, elle souhaite limiter les dépassements d'honoraires des praticiens.
Marisol Touraine conseille dans ce but de revaloriser « les activités répondant à des besoins de santé publique ». Elle recommande également de permettre aux dentistes de revaloriser les soins de base et leur remboursement - une demande formulée depuis longtemps par la profession concernée - ainsi que le plafonnement des dépassements concernant les soins orthopédiques et les prothèses pour les personnes étant bénéficiaires de l'aide au paiement de la complémentaire santé.
Enfin, la ministre espère que ces négociations donnent le jour à une « amélioration de l'information des patients sur les pratiques tarifaires des chirurgiens-dentistes » ainsi qu'une « régulation des dépassements tarifaires sur certaines activités ».
Les négociations devraient également aborder la sensibilisation des jeunes à l'importance de se rendre chez un dentiste, car 4 français sur 10 n'y vont pas régulièrement. La problématique des déserts médicaux sera également à l'ordre du jour. Les négociations devraient commencer en septembre.