C’est un débat sans modération qui fait rage autour de nos tables depuis de nombreuses années : le vin est-il bon pour la santé ? A l’occasion de la sortie du Beaujolais, faisons le point.

Pourquoi boire du vin ?

Alors que de plus en plus de voix s'élèvent pour condamner la consommation d'alcool, d'irréductibles consommateurs continuent à faire l'apologie du vin. Qui prêche la bonne parole ?

Vin blanc et rouge : quelles différences ?

Sans évoquer la subjectivité du goût, il est intéressant de faire un point sur les différences de composition. La distinction se fait au moment de la vinification :

  • Pour le rouge, la peau du raisin et les pépins macèrent avec le jus. Résultat : ce mélange permet d'extraire la couleur et les tanins. 

  • Pour le blanc, le jus est fermenté en dehors des pépins et de la peau du raisin. Cette macération ne permet donc pas d'avoir ce fameux tanin.
Le vin rouge contient du tanin, donc des polyphénols, antioxydants prenant part à la prévention des maladies cardio-vasculaire. Boire du vin rouge a donc des bienfaits que le rosé ou le blanc n'auront pas.

Un autre antioxydant est présent dans le vin rouge, particulièrement dans le Bourgogne et le Bordeaux : le resvératrol. Mais celui-ci peine à mettre d'accord les chercheurs qui se divisent sur la question depuis une vingtaine d'années. Le resvératrol protégerait le système cardio-vasculaire, en dépit d'une alimentation riche en graisse. « Certaines études montrent en effet davantage l'impact du resvératrol, d'autres moins » souligne le Dr Jacques Fricker. D'ailleurs, une étude italienne a fortement remis en cause les facultés de cet antioxydant. Le Docteur Laurent Chevallier relativise et compare le vin aux autres plaisirs de la bouche en déclarant : « Il faut les remettre à leur juste place, et les savourer sans arrière-pensée mais avec modération ».

Comment le consommer ?

Il est préférable de boire du vin en mangeant, surtout pour mieux le digérer. La différence est particulièrement présente sur cet aspect « C'est toute la différence entre la "beuverie express" et la consommation traditionnelle, culturelle, du vin » soulève Arnaud Basdevant, professeur de nutrition. Il précise aussi que le fait de mélanger aliments et vin permet une meilleure digestibilité et une consommation responsable.

L'OMS conseille aux femmes de ne pas boire plus de 2 verres (de 10cl) par jour, les hommes peuvent se laisser tenter par un de plus. Si l'on reste très modéré, le vin ne fait pas prendre de poids. Le Dr Flicker fournit ces précisions : « Le vin apporte 7 calories par gramme d'alcool. A partir du moment où on se limite à un verre standard (12,5 cl) par jour, il est brûlé par l'organisme ».


Une donnée reste à prendre en compte, un verre (de 12.5cl) de vin rouge contient entre 80 et 105 calories, là où un blanc liquoreux passe aisément la barre des 200 calories.

Buvons-nous plus que nos voisins ?

Notre réputation d'amateurs de vin sans concession nous rattrape souvent, n'est-ce pas ? Oui, nous sommes, d'après une étude de Bonial, les numéros un dans le monde avec 44,2 litres de vin consommés par an et par habitant. Nous sommes suivis par la Slovénie (43.3 L) et la Croatie (42.6L).

Consommation en litres de vin consommés par an et par habitant

1. France   44,2 litres
2. Slovénie   43,3 litres
3. Croatie   42,6 litres
4. Macédoine   41,5 litres
5. Portugal   40,9 litres
6. Suisse   40,4 litres
7. Italie   37,5 litres
8. Autriche   31,9 litres
9. Uruguay   28,2 litres
10. Grèce   28,2 litres