De plus en plus de Français refusent de se faire soigner pour diverses raisons. En première ligne l’on retrouve des problèmes liés à un manque d’informations ou des frais à payer jugés trop importants. Pour remédier à ce problème, l’Assurance maladie a prévu un accompagnement sur-mesure.

français se refusent aux soins

Un dispositif, testé depuis 3 ans, devrait se généraliser dans toute la France entre avril 2017 et mi-2018. Son but est de soutenir les Français qui décident de ne pas se rendre chez le médecin. Ainsi, un « accompagnement cousu main » leur sera proposé.

Quel est cet accompagnement sur-mesure ?

L'expérimentation a commencé à Nîmes en 2014. Elle se déroule en plusieurs étapes. Premièrement, les acteurs de ce dispositif doivent déterminer les personnes qui décident de ne pas se rendre chez un professionnel de la santé. Des agents sont formés à dénicher les difficultés, notamment grâce à des partenariats avec différents organismes à l'instar de Pôle Emploi ou des travailleurs sociaux.


Une fois qu'une personne en difficulté a été détectée, sa caisse d'Assurance maladie rentre en contact avec et lui propose :

  • Une aide pour l'orientation dans le système de soins
  • Du soutien pour les dépenses trop lourdes (recherche d'aides, devis passé au crible …)
  • Un bilan complet de ses droits

Concrètement, sur 9 400 dossiers expérimentés « près d'un sur trois a abouti à la réalisation effective de soins ».

Plus d'un Français sur 4 refuse de se soigner

En 2016, l'Observatoire des non-recours aux droits et aux services a mené une enquête sur 29 000 assurés répartis dans 18 caisses d'Assurance maladie. Le constat est sans appel : plus d'un Français sur 4 renoncent à des soins. La Sécu, consciente des difficultés, relativise tout de même en précisant qu'il s'agit d'« un chiffre à prendre avec précaution ». Les chiffres sont d'une grande variabilité, 33,8% des habitants de la Drôme se refusent aux soins, là où ils ne sont « que » 19,7% dans le Hainaut. Plus de la moitié sont des femmes (58,6%).

La principale cause de ce renoncement est évidemment le coût financier, avant tout quand le patient n'a pas de complémentaire santé. Comme l'avance l'Assurance maladie, ces personnes sont compliquées à déceler car elles « n'évoquent que rarement leurs difficultés si on ne les questionne pas sur ce plan, soit par "honte", soit parce qu'elles ont fini par "vivre avec" ce renoncement ou parce qu'elles ne conçoivent pas que des solutions puissent exister ».


L'autre difficulté qui est donc pointé du doigt est une ignorance du système. Beaucoup de Français ne connaissent pas les aides existantes comme l'ACS (il est question d'une aide à l'acquisition d'une complémentaire santé) ou la Couverture Maladie Universelle Complémentaire (CMU-C). Comparer sa mutuelle ou sa surcomplémentaire peut permettre d'économiser également jusqu'à 45% sur son contrat. Yanick Schmitt, président du syndicat des remplaçants et jeunes généralistes d'Alsace voit d'un bon œil ce dispositif « C'est important que ces personnes soient suivies dans le temps, elles baissent facilement les bras » et se dit prêt à y faire recours.